Les fruits pourrissent sur l’arbre, voici comment prévenir et traiter la moniliose
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La moniliose est provoquée par un champignon capable d’infecter presque tous les organes d’un arbre : les jeunes pousses, les fleurs, les fruits et les rameaux sous-jacents. Cette affection est souvent associée à la pourriture brune et aux attaques de pucerons ce qui finit par nuire fortement à la récolte des fruits et à la santé de l’arbre. Par ailleurs la maladie est susceptible de toucher la plupart des fruitiers de nos régions et même certains arbustes ornementaux. Nous allons voir que la lutte consiste en des gestes simples à réaliser au cours de l’hiver ainsi qu’au début du printemps.
Symptômes de la moniliose
Plantes et Arbres fruitiers malades
Il s’agit d’une maladie les plus courantes des arbres fruitiers et peu son épargnés.
En effet, plupart des fruitiers peuvent être touchés et la maladie peut se transmettre facilement d’un arbre à un autre.
En hiver, le champignon (Monilinia fructigena ou Monilinia laxa) se repère par la présence de chancres sur les branches. Des rameaux sont desséchés et des lésions à rides longitudinales marquent les branches plus grosses.
Des fruits momifiés pendent encore aux rameaux.
De plus, un second champignon Sclerotinia fructigena et laxa se greffe sur les fruits. IL est reconnaissable à ses anneaux concentriques de duvet blanc associés à une pourriture brune de la chair.
Le fruit finit par noircir, se déshydrate et reste attaché à l’arbre comme une momie durant tout l’hiver !
La pourriture brune peut aussi apparaître bien après la récolte des fruits et nuire à la conservation de tout le stock.
Moniliose, un cycle infernal
La contamination se fait dès janvier à partir des chancres ou des fruits momifiés restés sur l’arbre.
1- Le champignon fructifie en janvier en petits coussinets gris qui libèrent des spores. 2 – Transportées par le vent ou les insectes, ces spores infectent ainsi les fleurs en mars-avril et les jeunes pousses feuillées qui flétrissent 2 semaines après la floraison. Les jeunes fruits sont à leur tour infectés en mai. 3 – Un chancre vient à se développer sur les rameaux dont les fleurs ont flétri ou qui portent des fruits momifiés. Il abritera les formes hivernantes du champignon et le cycle pourra se poursuivre ! 4 – Le chancre peut commettre de gros dégâts sur les arbres qui fructifient sur des rameaux courts (lambourdes). Il entraîne en effet leur dessèchement rapide comme chez le cerisier, l’amandier et le prunier.
Lutte et traitement contre la moniliose
La taille
Profitez de la taille d’hiver (avant l’éclosion des bourgeons) pour éliminer les chancres et les rameaux blessés ou flétris.
Avec la moniliose, les fruits pourrissent directement sur l’arbre
Eliminez les branches porteuses de fruits momifiés. Pensez à bien désinfecter le sécateur à l’alcool ou à l’eau de javel le plus souvent possible.
Supprimez soigneusement tous les fruits momifiés qui pendent encore aux branches. Il est préférable de brûler ces déchets au lieu de les mettre au compost.
Pensez aussi à prélever tous les fruits stockés qui brunissent.
Traitement fongicide
Effectuez un traitement fongicide à base de cuivre (bouillie bordelaise, oxychlorure de cuivre…) ou de purin de prêle, avant le départ de la végétation sur toute la ramure.
A la chute des pétales des fleurs, renouvelez le traitement fongicide.
Surveillez ensuite l’apparition de la pourriture sur les fruits en formation. Eliminez les fruits tachés car un simple contact peut contaminer les fruits sains.
En produit de biocontrôle, il existe une bactérie naturelle du sol vendue sous forme de solution concentrée : Bacillus subtilis souche QST 713 . Elle agit sur beaucoup de champignons (moniliose, oïdium, botrytis, sclérotiniose, tavelure…) et maladies bactériennes (feu bactérien, Xanthomonas…). Elle attaque les spores et le mycélium du champignon. Elle forme également une barrière physique et stimule les mécanismes de résistance de la plante. Elle s’utilise en préventifdes épisodes pluvieux, à partir du début de la floraison jusqu’à la chute des pétales. Réalisez 6 traitements au maximum par an, espacés d’au moins 5 jours, à la dose maximale de 8L/ha.
Mesures de prophylaxie
Favorisez les variétés peu sensibles.
Plantez les arbres à de bonnes distances et pratiquez une conduite de taille aérée.
Réalisez également un éclaircissage des fruits pour éviter la contamination de fruit à fruit.
Éliminez les feuilles tombées au sol.
Éliminez les rameaux et les momies des fruits atteints présents sur l’arbre ou au sol.