Plante bisannuelle originaire d’Asie et d’Europe, le bouillon-blanc se caractérise par une tige, droite et cotonneuse dont la taille varie entre 1 et 2 mètres ; une racine pivotante et, se grandes feuilles dentelées de forme ovale recouvertes de poils blanchâtres et laineux.
Quant à ses fleurs, de couleur jaune doré, elles sont grandes et composées de 5 pétales dressées en groupes et en cymes le long de la tige.
Cette plante possédant des feuilles pouvant atteindre cinquante centimètres de long, pousse sur les talus et, dans les prés.
Outre ces caractéristiques témoignant de la beauté de ce végétal, quels sont ses bienfaits et vertus tant vantés en médecine ? Que soigne-t-il ? Comment s’y prendre pour en tirer le meilleur profit thérapeutique ?
Tour d’horizon …
Appartenant à la famille des Scrophulariaceae, le bouillon blanc ou Bouillon- blanc est un nom vernaculaire qui puise son étymologie du mot gaulois « bugillo ».
Encore appelée fleur de grand chandelier, molène bouillon-blanc, oreille de Saint-Cloud, cierge de Notre-Dame, queue de loup, molène, ou encore herbe saint Fiacre, cette plante était considérée comme « magique » car, depuis l’Antiquité, on y avait recourt pour conjurer le mauvais sort.
Puis, ses vertus médicinales ont été mises à la lumière par Dioscoride (botaniste grec) grâce à ses racines exploitées pour soigner les maladies pulmonaires.
Un peu plus tard, au 11e siècle, les fleurs et les feuilles du cierge de Notre-Dame ont été exploités par sainte Hildegarde dans le cadre du traitement de l’altération de la voix due à une infection virale.
Au Moyen Age, c’est l’extraction des sucs du bouillon blanc pour soigner les hémorroïdes et la goutte qui furent à nouveau à l’ordre du jour.
Beaucoup plus tard, c’est-à-dire au 18e siècle, on a vu apparaître dans le Dictionnaire de Trévoux, le mot « bouillon-blanc » dont les vertus thérapeutiques étaient mentionnées pour soigner les maux de ventre maladies du fondement, celles de la poitrine et même la dysenterie.
Encore récemment, des chercheurs et scientifiques ont prouvé que, la fleur de grand chandelier contenant certains composants dont de l’acide glycyrrhizine et, des propriétés anti-inflammatoires, qui auraient un effet antibactérien et surtout anti tumoral.
En Amérique du Nord par exemple, les autochtones fumaient les feuilles du bouillon blanc pour soigner les affections pulmonaires.
En phytothérapie, ce sont les feuilles et les fleurs de la queue de loup qui sont utilisées.
Fragiles, les fleurs de l’herbe saint Fiacre doivent être récoltées à la main.
Bien que n’ayant pas fait l’objet de recherches approfondies, on retiendra que les propriétés du bouillon-blanc sont multiples et font de lui, remède très respecté en phytothérapie.
Véritable anti-inflammatoire, antispasmodique, analgésique, cicatrisant, antibactérien et apaisant pour les tissus respiratoires irrités, le bouillon-blanc est une plante médicinale gainante et expectorante.
Cette plante s’utilise par voie interne et par voie externe.
Comme principes actifs le bouillon-blanc contient des iridoïdes, des glycosides flavoniques, des mucilages, de l’huile essentielle, des harpagosides et des saponosides.
Les substances végétales (ou mucilages) du bouillon blanc sont des émollients et adoucissants naturels dont la spécificité est de « transformer les sucres en une sorte de gel protecteur ». Quant aux saponines qu’il contient, ils sont connus pour être des expectorants. Ces 2 principes actifs cumulés font de cette plante vertueuse, un remède très efficace contre certaines affections des voies respiratoires à savoir, les trachéites les laryngites et, la toux.
En effet, l’herbe saint Fiacre favorise l’expectoration tout en protégeant les muqueuses.
Quant aux iridoïdes et ses propriétés analgésiques, antispasmodiques et anti-inflammatoires, cette plante médicinale est recommandée pour soigner les irritations cutanées, les maux de ventre et, les crises hémorroïdaires.
Bref, en usage interne, le bouillon blanc est un :
En usage externe, on retiendra que le bouillon-blanc est un :
Usuellement, la fleur de grand chandelier fait partie de la célèbre « tisane des quatre fleurs ».
En effet, pour soulager la toux, cette tisane se compose avec le gnaphale, le coquelicot, la guimauve, le tussilage, la violette et la mauve.
Son effet émollient soulage les patients souffrant de colites, de maux de ventre et même de diarrhées douloureuses.
Dans d’autres cas, le recours au bouillon-blanc est utile grâce à ses propriétés:
A cela, s’ajoute sa capacité à diminuer les douleurs de cystites aiguës.
Quant à son l’huile essentielle, elle est indiquée pour lutter contre l’eczéma, les engelures et les catarrhes.
Pour vous soulager, la prise du bouillon-blanc se fait comme suit :
sous forme de tisane expectorante : portez 25 cld’eau à ébullition.
Pendant ce temps, dans un récipient adapté, versez :
Prenez ensuite 1 cuillère à soupe de ce mélange puis, versez-la dans l’eau bouillante. Laissez reposer durant une dizaine de minutes maximum. Ajoutez ensuite du miel et buvez-en.
Vous pouvez également préparer une tisane essentiellement à base de fleurs séchées de bouillon-blanc : 1,5 à 2 g (soit 3 à 4 cuillères à café) de ses fleurs infusées pendant ¼ d’heure suffisent. Buvez-en 3 ou 4 tasses au cours de la journée.
En usage interne, l’infusion ou la décoction de bouillon-blanc exige une filtration avec beaucoup de soins et de précautions du fait que, ses fleurs et étamines contiennent des poils pouvant irriter la gorge.
A ce jour, aucun effet indésirable, interactions avec des plantes médicinales ni interactions avec des médicaments ne sont connus.
Toutefois, l’Agence européenne des médicaments contre-indique son utilisation pour :
Par précaution, il est recommandé de vous procurer les fleurs de bouillon-blanc séchées en parapharmacie ou chez un herboriste car, certaines graines peuvent se révéler toxiques.
Même si le reste de la plante est bien toléré et ne présente pas de dangers particuliers, les graines de bouillon blanc doivent être exclues des extraits, des gélules et des infusions.
En cas de doute ou alors, si les symptômes persistent ou s’aggravent, il est impératif de consulter votre médecin.
©Madeleine_Steinbach