Présent dans nos jardins depuis plusieurs années déjà, le ver plat (ou plathelminthe) se manifeste de plus en plus en France au point de menacer l’équilibre écologique. Découvrez comment le reconnaître et ce qu’il convient de faire si vous le croisez.
Avant toute chose, il faut savoir qu’il n’y a pas qu’un seul ver plat. Ils sont en réalité très nombreux et proviennent de diverses régions du globe : Asie, Australie, Amérique Latine. Néanmoins, ils font tous partie de la même famille, celle des Geoplanidae.
On les retrouve aussi sous le nom de plathelminthes terrestres.
Ça ne s’invente pas, les vers plats sont… plats. Ils sont également minces, allongés et visqueux.
Leur taille est fluctuante, allant de 1 cm à 40 cm selon l’espèce. Leur couleur est également variable entre le noir, le marron, le jaune, voire le bleu.
Enfin, ce sont les rois de la bizarrerie :
Contrairement à nos lombrics, les vers plats ne vivent pas sous terre, mais sur le sol, à la surface de la litière.
La durée de vie d’un ver plat peut varier, mais oscille en moyenne autour d’un an.
Selon l’espèce, les plathelminthes terrestres se reproduisent de deux façons :
La réponse est assez simple : à cause de sa prolifération effrénée. En effet, dans un écosystème équilibré, la population de chaque espèce est régulée par leur(s) prédateur(s), ainsi que par les maladies et parasites. Or, pour le ver plat, la situation est complètement déséquilibrée :
De plus, le régime alimentaire du ver plat est également un problème. En effet, qu’il s’agisse des vers de terre ou des cloportes, il s’en prend à de nombreux auxiliaires de jardin. Il peut même intégrer les escargots à son menu. Et, si ces derniers sont plutôt redoutés par les jardiniers, ils constituent malgré tout un maillon essentiel de la chaîne alimentaire.
Une des particularités du ver plat est de sécréter des toxines ; certaines espèces produisant même de la tétrodotoxine. Bien que les doses produites soient très faibles et peu dangereuses pour l’homme, il est tout de même préférable de porter des gants avant de les manipuler.
Autre précaution à prendre, veillez à prélever les vers en entier, sans les casser. Certaines espèces se reproduisant par scissiparité, vous favoriseriez leur prolifération.
Depuis les premiers signalements en France début 2013, une veille scientifique s’est mise en place afin de recenser la répartition des espèces et les zones envahies. Si vous souhaitez y participer, le Professeur Jean-Lou Justine a mis en place une procédure d’inventaire.
En l’absence de prédateur naturel, l’homme est le seul à pouvoir agir. Malheureusement, l’invasion est telle qu’il est désormais presque impossible de pouvoir éradiquer le ver plat. Chacun, à son échelle, peut néanmoins contribuer à contrôler la population de plathelminthes en les écrasant soigneusement, et en prenant garde de ne pas laisser de morceaux dans la nature.
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