La graisse du haricot est une maladie bactérienne provoquée par deux agents infectieux. Une fois déclarée, il est malheureusement difficile de s’en défaire. Néanmoins, en suivant quelques gestes simples, il est possible de limiter les risques d’apparition et de propagation.
La graisse du haricot est provoquée par deux bactéries différentes :
Si les causes diffèrent, le moyen de propagation reste le même : les semences. Les bactéries peuvent d’ailleurs y rester viables plusieurs années, dans l’attente de la germination de la graine.
Le cycle de développement de la graisse du haricot s’effectue en 4 étapes :
La semence contaminée germe.
Les graines sont le moyen de propagation principal de la graisse du haricot. Néanmoins, la maladie peut également se transmettre de plant à plant, via les « ouvertures » de la plante : qu’elles soient naturelles (stomates) ou accidentelles (blessures et plaies). Les agents de transmission sont alors l’eau (éclaboussures de pluie ou d’arrosage par aspersion) et les interventions humaines dans les cultures.
Comme son nom l’indique, la principale espèce touchée par la graisse est le haricot (Phaseolus vulgaris). Toutefois, la maladie peut également concerner d’autres plantes comme les légumineuses (soja, fève, etc.) ou les artichauts.
En fonction de la bactérie responsable, les symptômes peuvent varier.
Feuilles
Présence de petites nécroses à la texture humide et huileuse, évoluant vers une forme de halo vert pâle et ressemblant à une chlorose.
Tiges
Apparition de taches graisseuses.
Gousses
Des taches graisseuses se développent et peuvent sécréter un exsudat blanc crème voire argenté. Ce dernier renferme des bactéries qui peuvent contaminer de nouvelles plantes.
Feuilles
Apparition de taches nécrotiques brunes, de formes irrégulières et ceintes d’un halo jaune vif. La coloration prend peu à peu un aspect brûlé, jusqu’à la défoliation. Cette caractéristique la différencie d’ailleurs de Pseudomonas savastanoi pv. phaseolicola dont la couleur tire plus vers le jaune.
Il est également possible d’observer une décoloration brun rougeâtre des nervures sur les feuilles, ainsi qu’une humidification des tissus autour de la zone contaminée.
Tiges
Présence de bandes rougeâtres et longitudinales. Les tiges finissent par se fendre et libérer un exsudat jaune contenant des bactéries prêtes à contaminer d’autres plants.
Gousses
Des taches à la texture graisseuse apparaissent. Elles sont de formes irrégulières et présentent un contour brun rouille.
En cas d’infection prononcée, les gousses peuvent également libérer le même exsudat jaune que les tiges.
Le respect de quelques règles simples peut limiter les risques d’apparition de la maladie :
Utilisez des semences saines, certifiées et dont vous connaissez l’origine.
Malheureusement, il n’existe aucun traitement efficace contre la graisse du haricot. Seules la rotation des cultures et une bonne prévention pourront limiter les risques de contamination.
Si vous constatez la présence de symptômes sur un pied, arrachez‑le ainsi que ceux qui se trouvent à côté et brûlez‑les. Mais attention lors des déplacements dans votre potager. Vous pourriez, en effet, propager vous‑même la maladie sans vous en rendre compte à cause d’un pied contaminé que vous n’auriez pas vu. Limitez également les arrosages, pour éviter une dispersion de la maladie par l’eau.