Le poireau est relativement sensible aux attaques de ravageurs. La teigne du poireau appartient à cette catégorie d’ennemis qu’il faut savoir reconnaître pour mieux combattre. D’autant qu’elle est souvent confondue avec la mouche mineuse du poireau ou même la mouche de l’oignon.
Acrolepiopsis assectella est un papillon de nuit, doté d’une envergure de 16 à 18 mm. On reconnaît ce lépidoptère à son corps brun. Ses ailes, très allongées, sont également brun grisâtre et tachetées de noir. Deux taches blanches se distinguent sur les ailes antérieures alors que les ailes postérieures sont plus grises.
Quant à la chenille, longue de 13 mm, elle est de couleur blanc jaunâtre ou verdâtre. Son corps est parsemé de points noirs et de bandes claires, sa tête affiche une teinte ocre. Quelques poils recouvrent son corps.
La teigne du poireau s’attaque à toutes les alliacées, à savoir le poireau, mais aussi l’ail, l’oignon, l’échalote et la ciboulette, ou encore les hémérocalles des massifs. C’est pourquoi on peut la confondre avec la mouche mineuse du poireau (Phytomyza gymnostoma) , ou avec la mouche de l’oignon (Delia antiqua), deux diptères qui provoquent plus ou moins les mêmes dégâts.
Pour aller plus loin : Mouche mineuse du poireau, lutte et traitement et Mouche de l’oignon, prévention et traitements
La teigne du poireau passe l’hiver bien à l’abri dans des tas de feuilles mors, de branchages ou dans des écorces. Ou même à l’état de pupe dans le poireau non récolté.
Le premier vol de la teigne du poireau intervient en avril-mai, dès que les températures nocturnes avoisinent 12 °C. Après l’accouplement, la femelle (qui vit un peu plus d’un mois) pond des centaines d’œufs qu’elle dépose sur les feuilles le soir.
Une dizaine de jours après, les larves naissent. C’est à cette étape que les dégâts sont les plus importants. Elles s’attaquent d’abord à la partie supérieure des feuilles qui jaunissent vite. Ensuite, la chenille s’enfonce dans le fût du poireau qu’elle ronge.
Repue, elle se nymphose en un cocon fusiforme, clair et lâche, posé sur les feuilles. Qui donnera naissance à une nouvelle génération de papillon.
Finalement, trois générations peuvent se succéder dans l’année. Et trois vols s’observent : en avril-mai pour le premier, puis en début d’été, de juin à fin juillet, et enfin, de fin août à septembre. Ensuite, le papillon hiverne à l’état adulte ou à l’état de pupe en octobre. Ce sont surtout les deux dernières générations qui provoquent le plus de dégâts.
Souvent, le premier signe d’une attaque de teigne du poireau réside dans l’apparition de trous et de galeries sous les feuilles. Le feuillage se couvre de taches blanches, légèrement feutrées, et s’étiole.
Ensuite, très vite, les chenilles parviennent au fût du poireau qu’ils dévorent. Il pourrit, occasionnant parfois la mort de la plante.
Toujours est-il que son développement est considérablement ralenti. De plus le poireau devient inconsommable.
Comme souvent, la prévention et le respect de bonnes pratiques permettent de limiter voire d’empêcher les infestations.
Si l’infestation est réelle et les chenilles bien installées, il y a encore moyen de combattre l’intrus ! Mais il faut intervenir avant qu’il ne pénètre dans le cœur du poireau :
Sinon, si les chenilles ont déjà atteint le fût, il ne vous reste plus qu’à couper les poireaux. Les feuilles supérieures devraient repousser.
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