Au même titre que le cuivre, le soufre (S) est un produit de traitement autorisé en agriculture biologique. Utilisé depuis les millénaires, c’est un produit naturel tout à la fois fongicide et acaricide, qui peut être également être employé comme engrais, amendement ou répulsif contre certains ravageurs.
En version poudre ou sous forme de micro-granules, le soufre se manipule avec précaution dans le respect des dosages indiquées sur les emballages.
Le soufre, c’est un minéral d’origine naturelle qui se forme aux abords des volcans en période d’inactivité. C’est un corps simple désigné par la lettre S dans le tableau périodique chimique. Il est donc extrait de roches volcaniques, distillé puis raffiné. Ainsi, toute la terre et les impuretés auxquelles il est mélangé sont éliminées. On obtient ainsi du soufre sous différentes formes.
Concrètement, le soufre agit par sublimation, c’est-à-dire qu’il se transforme en gaz au contact des végétaux. Il dégage de la vapeur soufrée qui pénètre à l’intérieur des champignons pathogènes et perturbe ainsi leur développement. La croissance des champignons est gênée, voire stoppée. En fait, le soufre tue le tube germinatif des champignons sans pénétrer dans les tissus de la plante.
Le soufre est donc autorisé en agriculture biologique mais pour autant, il doit être utilisé avec modération. Bien que naturel, le soufre reste un traitement et il peut avoir des conséquences sur l’environnement. Il présente tout de même une part d’écotoxicité. Il est entre autres toxique pour les Anthocoridés, une famille d’insectes prédateurs comme certaines punaises dont les larves qui mettent à leur menu des pucerons et des acariens.
Dans les jardineries, le soufre se trouve sous deux formes :
La sublimation du soufre demande des conditions météorologiques particulières pour que son efficacité soit totale : il est peu efficace à une température inférieure à 10 °C et, au-delà de 27 °C, il risque de brûler le feuillage. Idéalement, le soufre se pulvérise lors d’une journée lumineuse (sans trop de nuages) avec une température comprise entre 23 et 25 °C.
L’efficacité du soufre se limite à une semaine. Il est donc essentiel de renouveler l’opération, sans exagérer non plus car le soufre a une action acidifiante sur les sols
La principale utilisation du soufre est fongicide, c’est-à-dire qu’il lutte préventivement (mais aussi de façon curative) contre le développement des champignons, et donc les principales maladies cryptogamiques que sont :
Il est essentiel de bien respecter les dosages indiqués sur les emballages. Il est également possible de mélanger le soufre à la bouillie bordelaise (par exemple pour traiter le mildiou de la pomme de terre ou les taches noires du rosier)
On trouve aussi dans le commerce spécialisé des produits à base de plantes moulues (ortie, prêle, alliacées…), d’algues, de poudres de roche et de soufre dosé à 20 ou 30 %.
Le soufre peut aussi avoir une action acaricide contre les araignées rouges (qui sont bien des acariens !) ou les phytoptes du poirier, des fruits à coques et de la tomate, ou contre certains insectes ravageurs comme les punaises, les fourmis
Le soufre se veut également un fertilisant et un amendement minéral. On l’utilise comme engrais pour les plantes potagères et les arbres fruitiers qui en manquent. Ce manque se caractérise par le jaunissement des feuilles.
En tant qu’amendement, il permet d’acidifier les sols trop calcaires.
©JerzyGórecki, ©Hans, ©AmBNPHOTO/Alex_gor/shutterstock