Le scarabée japonais (Popillia japonica) se veut une menace très sérieuse pour les jardins et les cultures agricoles en France. En tant que coléoptère ravageur de plus de 300 espèces végétales, il est attentivement surveillé par les autorités compétentes. Les derniers spécimens capturés l’ont été dans le canton de Bâle en Suisse en juillet 2024. Mais, pour l’instant, ce scarabée n’a pas passé la frontière.
Le scarabée japonais (Popillia japonica) est un coléoptère de la famille des Scarabéidés, parfois appelé hanneton japonais. Comme son nom le laisse supposer, il est originaire de l’Est de l’Asie.
Avec une tête, un thorax et un abdomen vert métallique, et des élytres brun cuivré, il peut être facilement confondu avec le hanneton des jardins (Phylloperta horticola) ou avec le hanneton bronzé (Anomala dubia). Seules les petites touffes de soies blanches sur l’abdomen (cinq latérales et deux sur le dernier segment abdominal) permettent de l’identifier. DE plus, il possède des antennes segmentées, terminées par des massues, faisant penser à des clubs de golf.
Il est en outre de forme ovale, plutôt arrondie et mesure 10 à 12 mm de long pour une largeur de 6 mm. Globalement, le scarabée japonais a une taille inférieure à celle de ses congénères.
C’est un scarabée grégaire et diurne qui se déplace aisément. Il peut parcourir jusqu’à 500 m par jour, 20 km par an. Il a en outre la faculté de s’accrocher à de nombreux supports, que ce soient des végétaux ou des moyens de transport routiers, aériens, maritimes… C’est pourquoi, il est surveillé par les autorités compétentes avec une grande attention. Car c’est un redoutable ravageur !
Une seule génération de scarabée japonais apparaît dans l’année.
Le scarabée japonais est un insecte polyphage. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a un régime très varié ! Il peut se nourrir du feuillage de 400 plantes hôtes, tant agricoles, industrielles et fourragères, qu’ornementales. Et tout y passe, arbres (bouleau, orme, tilleul, érable...) ou fruitiers (pommier, abricotier, cerisier, prunier, pêcher, noisetier...), cultures agricoles (maïs, soja..), vigne, rosiers, certaines plantes potagères (fraisiers, pomme de terre, carotte, tomate, haricot…), des plantes ornementales comme la glycine, le prunellier…. Quant aux larves, elles apprécient tout particulièrement les racines des graminées du gazon, celle du blé, de l’avoine, de l’orge…
Les adultes font des ravages considérables sur le feuillage qu’ils défolient complètement, ne laissant que les nervures. Après leur passage, les feuilles ressemblent à des dentelles, la photosynthèse ne se fait plus, ce qui affaiblit les plantes. Ils s’attaquent aussi aux fleurs et aux fruits.
C’est pourquoi il peut s’installer partout, des jardins des particuliers ou grands espaces urbains, des campings aux terrains de golf, des zones de loisir aux zones industrielles, dans les aéroports, les ports de commerce, mais aussi les zones naturelles.
En Italie, où le scarabée japonais est présent depuis 2014, en particulier dans le Piémont et la Lombardie, l’impact sur la vigne est préoccupant. On imagine dès lors les conséquences économiques que pourrait avoir ce petit insecte sur l’agriculture et le vignoble français. D’autant qu’en France, il trouvera les conditions météorologiques qui lui conviennent.
Étroitement surveillé en Italie et en Suisse où plusieurs foyers ont été détectés, le scarabée japonais fait l’objet d’une surveillance accrue aux frontières de la France.
Une surveillance qui s’appuie sur des pièges à phéromones et les pièges chromatiques, posés tant dans les zones boisées qu’aux abords des aéroports. En juin et juillet 2024, une petite dizaine de scarabées mâles ont été capturés dans le canton de Bâle. À ce jour (septembre 2024), le scarabée japonais n’est pas officiellement présent sur le territoire français, mais la zone tampon autour du dernier foyer de contamination déborde sur la région Grand-Est.
En cas de suspicion, lors de l’achat de végétaux, il est impératif et obligatoire de contacter la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DRAAF).
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