Samantha, en pleine reconversion professionnelle, a pour projet de monter la ferme de ses rêves. Pour cela, elle fait du volontariat dans le sud de la France afin de compléter sa formation de technicienne agricole. Samantha nous raconte son expérience de WWOOFing.
Marie nous emmène à la rencontre de Samantha pour échanger sur son expérience de wwoofeuse.
Je m’appelle Samantha, j’ai 38 ans et j’habite à Montpellier. J’étais auparavant éducatrice spécialisée. Je suis actuellement en reconversion professionnelle. Je souhaite, aujourd’hui, exercer un « métier passion » qui sera plus manuel, en lien avec la nature, et avec lequel je pourrais être indépendante.
Le WWOOFing est une aventure incroyable qui permet de faire des rencontres qui marquent et de s’immerger dans des lieux inspirants.
À travers les différentes expériences vécues, je cherche à affiner et confirmer mon nouveau projet professionnel. J’acquiers aussi des compétences qui me seront utiles dans le futur. Dans le cadre de ma reconversion, le WWOOFing me permet de connaître des personnes qui sont déjà dans ce milieu et de me constituer un réseau.
Je fais plutôt du WWOOFing dans la région, mais il m’arrive d’aller un petit peu plus loin pour découvrir d’autres choses. Je sélectionne les fermes en fonction des activités développées, afin de tester et voir ce qui me plaît. Je m’intéresse également au mode de fonctionnement et à la gestion du lieu, ainsi qu’aux difficultés que l’agriculteur peut rencontrer. Pour cela, le modèle de la ferme ainsi que sa taille sont aussi des critères de choix.
J’ai commencé à la ferme du Mas Perdu qui faisait du maraîchage et de l’arboriculture. J’ai ensuite fait du WWOOFing à la ferme du Faucon dans la Drôme provençale. Elle se dédie à la culture et la transformation de Plantes Aromatiques et Médicinales (PAM) comme la calendula, la sauge ou le chanvre. J’ai aussi passé du temps à la ferme des plantes de Tomine, spécialisée dans le chanvre avec une production, cette fois-ci, plus mécanisée. Mon séjour au Mas de Villetelle m’a permis de découvrir la taille de la lavande et l’apiculture. Enfin, j’ai amélioré mes connaissances en cueillette sauvage à la ferme Conquette.
Avec le WWOOFing, j’ai appris à préparer et faire les semis, conduire un tracteur, récolter et transformer les fruits et légumes, faire du pain… Je me suis familiarisée avec la cuisine végétarienne et sans gluten. J’ai aussi compris qu’il ne fallait surtout pas rester seul dans ce métier pour maximiser les chances de réussite et s’offrir un confort au quotidien.
Le WWOOFing m’a permis d’ouvrir le champ des possibles, de rencontrer des personnes qui avaient déjà monté leur projet et d’apprendre des techniques de culture. Cela me permet d’affiner mon idée d’entreprise . Cela est vraiment complémentaire à la formation de Brevet Professionnel Responsable d’Entreprise Agricole (BPREA) que je commence.
Il faut savoir que le WWOOFing est un contrat moral entre deux personnes qui s’engagent l’une vis-à-vis de l’autre. Le WWOOFer donne de sa force de travail contre le logement et la nourriture. En général, j’ai aidé pendant 4 à 5 h chaque jour de la semaine. L’organisation de la journée dépend de la saison et des tâches à réaliser. Par exemple, en été, le travail s’effectuera plutôt le matin pour éviter la chaleur alors qu’en hiver, il sera plus confortable de s’atteler aux activités l’après-midi.
Il est difficile de choisir une expérience parmi d’autres, car elles sont toutes marquantes. Je me souviendrai toujours de mon initiation à la conduite de tracteur. Je me suis sentie privilégiée quand l’agriculteur m’a permis de monter sur sa nouvelle machine, j’étais alors comme une grande enfant.
Sur l’aspect matériel, je conseille d’être bien équipé pour réaliser les tâches de la ferme : un bon manteau chaud en hiver, des bottes et des gants.
D’un point de vue plus général, le WWOOFer doit arriver avec un état d’esprit ouvert et être à l’écoute. L’idéal est de préparer son séjour en se demandant ce que l’on attend de l’expérience et quelles réponses on vient chercher.
J’apprécie le concept du WWOOFing dans la mesure où il se base sur l’échange et se déroule sans argent. C’est le partage d’un autre type de richesse. Aujourd’hui, dans notre société capitaliste, la santé d’un pays se mesure grâce au Produit Intérieur Brut (PIB). La richesse c’est bien plus que cela ! La qualité de vie, la préservation de l’environnement, le bien-être sont autant de critères qui devraient être pris en compte. Je préfère de loin la démarche du Bhoutan avec son indicateur de « Bonheur National Brut ».
Afin d’avoir une vision complète du WWOOFing, l’interview d’un couple d’agriculteurs de l’Hérault vient compléter le témoignage de Samantha. Terri et Bernard ont déjà accueilli plus de 200 volontaires et ne sont pas prêts de s’arrêter !
Pour aller plus loin :
@João Jesus @Samantha D.