Chaque année, c’est la même chose : votre jardin ou votre potager est envahi de pucerons, altises, larves de lépidoptères ou autres doryphores. Ces ravageurs indésirables se délectent de feuillage, fruits ou légumes. Forcément, face aux dégâts et aux maigres récoltes, la tentation est grande d’utiliser un insecticide. Le pyrèthre est un insecticide naturel, doublé d’un répulsif efficace. Que penser de ce produit, autorisé en agriculture biologique ?
Le pyrèthre que l’on trouve dans le commerce est un insecticide naturel, d’origine végétale. Il est en effet obtenu à partir du Pyrèthre de Dalmatie (Tanacetum cinerariifolium), une plante de la famille des Astéracées, originaire des Balkans, qui pousse à plus de 1500 mètres d’altitude. Semblable à une marguerite (Leucanthemum vulgare), cette plante est une cousine proche de la tanaisie commune, dont on fait un purin ou une infusion, également efficace contre les parasites.
Ce Pyrèthre de Dalmatie contient dans ces fleurs des substances chimiques, les pyréthrines, qui agissent comme insecticide. Ces composés naturels perturbent le système nerveux des insectes qui finissent par mourir. Ils ont plus généralement une action sur les animaux à sang froid. Elle peut d’ailleurs être utilisée contre insectifuge contre les tiques, les puces et les moustiques pour les humains et les animaux.
Totalement naturel, le pyrèthre est autorisé en agriculture biologique. Il se fabrique à partir des fleurs séchées, dont la production est dominée par la Tanzanie.
Le pyrèthre végétal est un insecticide naturel. L’étiquette doit le mentionner. On peut par ailleurs trouver la mention « pyréthrines ».
En revanche, un jardinier étourdi ou inattentif doit se méfier de la mention « pyréthrinoïdes », qui désignent des substances chimiques, analogues aux pyréthrines. Mais il s’agit d’insecticides de synthèse, très puissants et persistants, et donc à spectre très large. L’agriculture biologique n’autorise pas ces produits à base de pyréthrinoïdes.
En tant qu’insecticide naturel, le pyrèthre végétal permet d‘éliminer les ravageurs du potager et du jardin. Mais il doit être utilisé avec de grandes précautions et de manière ciblée et ponctuelle. En effet, le pyrèthre végétal ne fait pas de distinction entre les insectes parasites et les insectes auxiliaires. Par exemple, il va autant éliminer les pucerons que les fourmis qui les protègent ou les coccinelles, adultes et larves, qui s’en délectent.
On peut aussi reprocher au pyrèthre d’avoir une action radicale sur les abeilles domestiques ou solitaires, les syrphes, les carabes... tous ces insectes qui apportent une aide considérable en termes de lutte biologique. Même si ces derniers ont tendance à fuir en présence de pyrèthre de par ses propriétés répulsives.
Mais le pyrèthre végétal peut aussi avoir un impact négatif sur la vie des poissons et des reptiles.
Pour autant, le pyrèthre peut se montrer d’une excellente efficacité contre des parasites comme les cicadelles, les doryphores, les altises, les thrips, les criocères, certaines chenilles et larves de la piéride du chou, de la mouche du poireau, des tenthrèdes… et même les œufs des insectes incriminés.
Au vu des dégâts qui peuvent impacter la faune auxiliaire, le pyrèthre doit s’utiliser avec discernement. Quelques conseils pour un bon usage :
Si vous ne souhaitez pas faire usage du pyrèthre dans votre jardin, il est possible de contrôler les ravageurs avec d’autres solutions alternatives, tout aussi efficaces :
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