Pratique paysanne ancestrale, le plessage des haies champêtres consiste à entailler les jeunes rameaux pour les plier et les entrelacer autour de piquets plantés à intervalles réguliers.
L’objectif : fabriquer une barrière vivante.
Par C. Levesque
Abandonné en France à l’arrivée du barbelé et des clôtures électriques, ce savoir-faire revient au goût du jour, notamment grâce à la Maison botanique de Boursay (www.maisonbotanique.com), dans le Loir-et-Cher, qui organise chaque année, en février, des ateliers de formation au plessage avec une journée de démonstrations et de nombreuses animations autour de la haie.
A Mondoubleau, par exemple, on trouve des haies plessées le long d’un lotissement. Dans les Mauges (Anjou), la Sarthe ou les Deux-Sèvres, les communes y ont recours sur des parkings, des aires de pique-nique, mais aussi chez des particuliers.
Très esthétique, la haie plessée constitue une alternative intéressante au « béton vert » que constituent les haies de thuyas ou de lauriers palmes, peu propices à la biodiversité.
Elle évite les trouées qui ont tendance à se former sur des haies non taillées, limite l’ombre portée sur le jardin grâce à sa faible hauteur et fournit du bois de chauffage lors de la taille. Elle est aussi très efficace pour protéger un plan d’eau.
Cette opération s’effectue de novembre à avril (hors jour de gel) sur toute haie champêtre atteignant au moins deux mètres de hauteur avec des brins (tiges) d’au moins 3 cm de diamètre.
Une taille annuelle s’impose ensuite.
• Le nettoyage de la haie, qui s’effectue à l’aide d’un sécateur à manche et d’un croissant, vise à couper les rejets, nettoyer le bois mort, les ronces… et à sélectionner les brins qui seront plessés (5 cm de diamètre).
• On plante tous les 30 à 40 cm des piquets de 5 cm de diamètre et d’un mètre à 1,50 m de hauteur.
• On entaille obliquement la base du brin à l’aide d’une serpe ou d’une tronçonneuse pour permettre leur pliage et l’on supprime le talon qui reste près de la souche. On les dirige ensuite à l’horizontale et on les entrelace de part et d’autre des piquets.
• Pour finir, on tresse au sommet de la haie des gaules de noisetier ou des tiges souples d’épineux dans le sens inverse du plessage.