Les feuillages graphiques de grandes vivaces telles que les Phormium, Yucca et Cordyline, offrent une touche exotique sans l’inconvénient du volume et de la faible rusticité de la plupart des palmiers.
Structurez votre espace avec ces silhouettes sobres en phase avec un jardin contemporain.
Les Phormium ou lins de Nouvelle-Zélande, forment une touffe dense de longues feuilles persistantes, décoratives tout au long de l’année. Ils s’intègrent à merveille dans les jardins secs et caillouteux ou les jardins de ville.
On trouve dans nos jardins deux espèces de Phormium endémiques de Nouvelle-Zélande (tenax et cookianum) et de multiples hybrides aux feuillages diversement colorés.
Phormium tenax forme d’imposantes touffes de 2-3 m de haut qui s’étendent sur environ 2 m de diamètre grâce aux rhizomes. Ses cultivars sont en général moins vigoureux. Des panicules de fleurs aux allures exotiques orange rouge pointent vers le ciel durant l’été.
Phormium cookianum, plus compact, mesure entre 0,60 et 1,50 m. Ses feuilles sont plus larges que chez tenax et retombent avec souplesse. Toute une gamme de coloris a vu le jour comme P. cookianum ‘Black Adder’, aussi noir que le jais. Les fleurs sont de couleur jaune avec des étamines saillantes pourpres. Cette espèce convient davantage aux cultures en pot de par sa taille et sa facilité d’adaptation à diverses conditions mais s’installe aussi en pleine terre.
De nombreux hybrides ont vu le jour entre ces deux espèces :
Leur résistance au froid tourne autour de –10°C et le feuillage commence à subir des dommages à -8°C. Dans les régions moins clémentes, adoptez une culture dans un grand pot que vous pouvez placer dans une véranda non chauffée ou une serre froide (3°C) pendant l’hiver. Il semble que Phormium tenax soit plus rustique et mieux adapté aux régions méditerranéennes que Phormium cookianum. Ce dernier prospère davantage le long du littoral atlantique, plus arrosé. Plantez-les en sol fertile, très drainé et plutôt frais.
Pour aller plus loin: Phormium, le Lin de Nouvelle-Zélande
Les Yucca sont des vivaces relativement rustiques nord-américaines qui forment un tronc trapu plus ou moins ramifié, au fil du temps. Elles présentent de spectaculaires panicules dressées de clochettes blanches en été. Leurs feuilles vert-de-gris ou panachées de jaune sont en glaive très acéré qui oblige à les tenir éloignées des zones de passage.
Yucca filamentosa (rustique à -30°C) et gloriosa (-16°C), plus trapu, sont les espèces les plus courantes et parfaitement rustiques.
Yucca rostrata est une autre espèce très tendance qui pousse aussi bien en pot qu’en pleine terre avec un degré de rusticité proche de -18 °C. Il forme un gros tronc, terminé par une touffe sphérique de feuilles fines plus ou moins bleutées. Sa croissance est très lente. Il a l’avantage de ne pas trop piquer. Sa floraison est aussi spectaculaire mais plus rare que chez les autres espèces.
Tous les yuccas supportent la sécheresse mais apprécient l’arrosage en été en cours de floraison. Ils se contentent d’un sol sableux bien drainé et demandent une situation ensoleillée. Un excès d’humidité dans le sol l’hiver peut cependant leur être fatal.
Pour aller plus loin : Yucca d’extérieur : entretien, arrosage
Les cordylines sont des arbustes originaux ressemblant vaguement à des palmiers coiffés d’une touffe de feuilles persistantes. L’espèce la plus rustique Cordyline australis se repère à son tronc gracile aux allures de chandelier, capable d’atteindre 6 m de haut sur notre littoral. C’est seulement après plusieurs années que le tronc se dessine. Le toupet de feuilles étroites atteint facilement plus de 1 m de diamètre, il est vert brûnâtre chez l’espèce type. Les touffes sont surmontées en été de gracieuses inflorescences blanches, délicatement parfumées. Suite à la floraison, le tronc se ramifie pour former 2 rosettes de feuilles qui à leur tour fleuriront, etc.
L’espèce australis, la plus rustique, se plaît en bord de mer et au soleil. Bien que tolérant la sécheresse, elle apprécie les climats humides comme en Irlande. Elle tolère de faibles gelées (-8°C) et supporte assez mal la culture en pot.
Cordyline indivisa apprécie les brumes côtières de climats frais et humides. Elle se plaît à la mi-ombre même si elle tolère le plein soleil à condition que l’humidité atmosphérique soit élevée.
Pour aller plus loin : Cordyline : conseils de culture et entretien
Eva Deuffic
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