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A l’automne, plantez des fruitiers ! le guide complet pour un verger productif
Cerises, pommes, poires… Quel plaisir de récolter les fruits de son jardin ! L’automne est la meilleure saison pour planter les fruitiers : le sol est encore tiède, les pluies reviennent, et l’enracinement démarre en douceur avant le printemps. Vrai verger, petit jardin ou balcon : il existe aujourd’hui des formes et variétés adaptées à toutes les configurations, même les plus compactes. Suivez nos conseils pour choisir les bons cultivars, réussir la plantation et assurer un entretien simple mais efficace.
Bien choisir son arbre fruitier
À l’automne, la reprise est optimale pour les fruitiers en racines nues.
L’idéal pour choisir son fruitier : goûter ses fruits. N’hésitez pas à le demander à votre pépiniériste. À défaut, renseignez-vous sur la période de récolte, l’usage (à croquer, à cuire, à sécher), la conservation, la fermeté et le parfum. Misez sur des variétés locales éprouvées, parfaitement adaptées à votre sol et à votre climat. En cas d’hésitation, certains classiques passent partout : ‘Golden Delicious’ (pommier) ou ‘Beurré Hardy’ (poirier). Les pêchers et abricotiers préfèrent la douceur du Sud, mais ‘Pêche de Nancy’ et ‘Bergeron’ se cultivent au nord de la Loire.
Pollinisation : pensez « duo gagnant »
Beaucoup de fruitiers produisent mieux à deux. Choisissez deux variétés compatibles (même groupe de floraison) ou introduisez un bon pollinisateur (ex. pommier ‘Reine des Reinettes’). Si vous ne plantez qu’un arbre, choisissez un fruitier autofertile (ex. : cerisier ‘Stella’, prunier ‘Mirabelle de Nancy’, certains pêchers). En milieu urbain, les jardins voisins apportent souvent du pollen, mais rien ne remplace une compatibilité assurée.
Exposition & sol : les préférences des fruitiers
Soleil et abri des vents froids : gage de sucre et de coloration.
Sol drainé : les racines détestent l’eau stagnante. Travaillez le drainage (sable, graviers, butte).
Terres riches pour pommiers et poiriers ; terres légères pour pêchers, cerisiers, abricotiers, qui tolèrent mieux le calcaire et les sols caillouteux.
Fruitiers formés, nains, à palisser… quelle forme pour quel espace ?
Du balcon au verger : une forme de fruitier pour chaque lieu.
Arbres à palisser : idéals pour petits jardins et murs ensoleillés (U simple, palmette, cordon). Faible encombrement, taille de formation simple, récolte à portée de main.
Fruitiers nains : hauteur ≤ 1,5 m, parfaits en bac sur balcon. Les fruits sont de taille normale. Porte-greffe très peu vigoureux (pommier M9, poirier Cognassier C, etc.).
Fruitiers formés : arbres déjà conduits (gobelet, fuseau, demi-tige). Mise à fruits rapide (souvent dès l’année suivante) et moins de soins : parfait pour débuter.
Plantation d’un fruitier : les bons gestes
Tuteurez avant de planter, arrosez pour chasser l’air, puis paillez généreusement.
Plantez à la fin de l’automne (hors gel). Creusez un trou deux fois plus large que la motte ou le chevelu. Installez le tuteur ou les fils de palissage avant l’arbre. Trempez les racines (pralinage pour racines nues), mélangez la terre avec du compost mûr et un peu de sable si besoin. Positionnez le plant en veillant à ce que le point de greffe reste au-dessus du sol. Rebouchez, tassez, arrosez copieusement, puis paillez. Arrosez en cas de sécheresse pendant les deux premières années pour une belle reprise.
Culture en pot sur balcon et terrasse :
Contenant : au moins 40 cm de diamètre et profondeur (50–60 cm idéal pour pommier/poirier sur porte-greffe nain).
Arrosage : régulier en été, laissez sécher la surface entre 2 apports. Fertilisez au printemps (engrais organique « fruitiers »).
Hivernage : protégez le pot (voile, plaques isolantes) si fortes gelées.
Entretien la première année
Arrosage : copieux mais espacé. Le paillage limite l’évaporation et nourrit le sol.
Formation : une taille de structure légère peut s’envisager selon la forme (gobelet, fuseau, espalier). Évitez les tailles sévères au tout premier printemps.
Éclaircissage : en juin, retirez l’excès de jeunes fruits pour favoriser calibre et régularité de production.
Erreurs fréquentes :
Enterrer le point de greffe : risque d’étouffement et de drageons du porte-greffe. Gardez-le 5–10 cm au-dessus du sol.
Sol asphyxiant : corrigez avant plantation (drainage, butte, sable). Les racines fruitières détestent l’eau stagnante.
Manque de pollinisation : plantez deux variétés compatibles, attirez les pollinisateurs (fleurs mellifères, pas d’insecticides en floraison).
Compétition de la pelouse : désherbez sur 60–80 cm autour du tronc et paillez.
Excès d’azote : feuilles abondantes, peu de fruits. Préférez des apports organiques modérés et équilibrés.
Maladies & ravageurs :
Tavelure (pommier, poirier) : aérer la ramure, ramasser les feuilles, variétés tolérantes, traitements préventifs au besoin.
Cloque du pêcher : planter à l’abri de la pluie directe (avancée de toit, palissage), ramasser feuilles atteintes, pulvérisations préventives hors floraison.
Mouche de la cerise : filets anti-insectes après floraison, pièges chromatiques, récolte régulière.
Calendrier express :
Oct.–Nov. : plantation, tuteurage, paillage, premier arrosage de tassement.
Déc.–Fév. : surveillance des tuteurs, protection contre le gibier/gel si nécessaire, taille de formation (hors espèces à taille de fin d’été).
Mars–Juin : arrosages de reprise si sec, éclaircissage des fruits en juin.
Été : paillage, arrosages espacés mais copieux, récoltes échelonnées selon espèces.
Que planter à l’automne ? Idées de valeurs sûres
Un framboisier
Framboisier remontant : gourmand, compact, parfait en carré potager.
Le framboisier se plante de novembre à février, hors gel. Rustique (jusqu’à −20 °C), il apprécie le soleil et un sol frais, drainé. Les variétés remontantes donnent en été puis en automne. Port compact (50 cm possible) pour culture en pot. Entretien : taillez court (une canne sur deux) en fin d’hiver pour avoir des framboises sur deux saisons. En pot, arrosez sans excès.
Un myrtillier
Myrtillier de jardin : fruits généreux et feuillage décoratif.
Vaccinium corymbosum se plaît en terre de bruyère (sol acide et drainé). Autofertile pour beaucoup de variétés, il fructifie mieux à deux. Hauteur : 1 à 1,50 m. Au nord de la Loire, offrez le plein soleil ; au sud, une mi-ombre légère abritée du vent. Bien cultiver le myrtillier.
Poirier Fertilia Delbard® Delwilmor : tolérant aux maladies, fruits juteux, conservation 1 mois. À polliniser avec ‘Conférence’, ‘Doyenné du Comice’ ou ‘Williams’.
Et pourquoi pas un artichaut pour un potager gourmand et décoratif ? Plantez-le à l’automne en climat doux (sud de la Loire de préférence). Sol riche mais drainé, exposition ensoleillée, paillage hivernal les premières années. Bien cultiver l’artichaut.
Conseil malin
Dans un petit jardin, associez un pommier en palmette et un poirier cordon le long d’un mur exposé sud ou ouest. Ajoutez au pied un tapis de fraisiers et quelques aromatiques : vous gagnez un microclimat, une pollinisation active et des récoltes sur plusieurs étages… sans empiéter sur l’espace de vie.
Écrit par Jardiner Malin | La rédaction vous propose des conseils d'experts, une approche respectueuse de la nature, de beaux jardins et un potager fait de bons petits légumes cultivés au fil des saisons.