Optez pour un jardinage simple et naturel en faisant de vos plantes des alliées pour améliorer le sol et le désherber. Certaines plantes viennent ainsi au secours du jardinieravec leur capacité d’enrichir le sol en azote ou de le décompacter en profondeur. D’autres encore empêchent la levée des mauvaises herbes…
On les appelle aussi les engrais verts. Sachez qu’il n’est pas toujours nécessaire de les enfouir pour bénéficier de leurs vertus. La famille des Légumineuses possède la capacité de fixer l’azote de l’air grâce à des bactéries contenues dans de petites sphères situées au niveau des racines fines. Ces bactéries (Rhizobium) transforment l’azote en nitrates qui profitent à la plante hôte mais aussi aux voisines dès que les nodules se renouvellent. Les Légumineuses se reconnaissent à leurs fleurs de papillon et leurs fruits en forme de gousse (haricot, pois, fève, luzerne…)
Adoptez la luzerne parmi le potager en semant des poquets de 4-5 graines au m². Il suffit de couper son feuillage régulièrement pour empêcher une croissance trop importante et la floraison d’une part, et pour étaler les fanes entre les légumes en guise de mulch fertilisant d’autre part (90% de l’azote se trouve en effet dans les parties aériennes à la mort d’une plante). Vous pouvez associer ces fanes à de la paille qui offre une couverture plus complète. La racine pivotante très profonde de la luzerne remonte par ailleurs les minéraux du sous-sol pour les mettre à disposition de vos légumes. Deux contraintes sont cependant à observer :
Le trèfle, cette autre légumineuse, a l’inconvénient d’avoir des racines superficielles qui feraient concurrence aux légumes.
A découvrir également :
Dans vos massifs de fleurs, le lupin aux grands épis colorés fait office de fastueux agent fertilisant.
Certaines plantes libèrent des substances anti-germinatives depuis leurs feuilles tombées au sol. L’Eucalyptus laisse ainsi un sous-bois parfaitement nettoyé. Il existe aussi des vivaces très pratiques à placer au pied d’arbustes ou pour couvrir un talus comme les Phlomis, les sauges (Salvia officinalis, lavandulifolia…), les armoises, les bruyères ou encore les cistes.
Chez les armoises, les feuilles libèrent une substance bloquant la croissance d’autres plantes, l’artémisine. Pour toutes ces plantes, l’effet ne se fait ressentir que dans les premiers centimètres du sol. Il n’affecte donc pas la croissance de végétaux à enracinement profond comme les arbres, arbustes ou rosiers.
Il existe plus de 100 espèces de Phlomis dont la plus connue est la sauge de Jérusalem (Phlomis fruticosa) qui forme un arbuste arrondi de 1 à 1,50 m. Sa végétation vert-grisâtre porte des inflorescences jaunes, disposées en couronnes étagées le long des tiges. P. russeliana, samia ou tuberosa sont quant à elles, des vivaces aux fleurs jaunes, beige-rosé ou roses. Elles constituent chaque printemps une nouvelle touffe à larges feuilles vert franc, de 1 à 1,50 m en tous sens. Les Phlomis aiment les terrains rocailleux à argileux profonds et tolèrent parfaitement les chaleurs suffocantes de l’été
D’autre part, les végétaux tapissants ont un pouvoir couvrant qui limite la pousse des mauvaises herbes. On peut citer :
pour des terrains calcaires, les touffes gris-bleuté des Nepeta, les nuages vert anis de l’Euphorbe petit-cyprès (Euphorbia cyparissias ‘Clarisse Howard’, moins envahissante que l’espèce sauvage) ou l’Erigeron karvinskianus aux gracieuses pâquerettes rosées.
Texte et photos : Eva Deuffic