Un corps mince et allongé se terminant par des appendices si évocateurs, le pince‑oreille est très facilement identifiable. Au jardin, il est souvent accusé de créer des dégâts sur les végétaux.
Et pourtant ! Son régime alimentaire à la fois végétarien et carnivore en fait un allié indiscutable dans une lutte biologique contre les parasites et les ravageurs tels que les pucerons. Il est temps de réhabiliter cet auxiliaire de jardin si injustement décrié.
D’autres auxiliaires de jardin à adopter :
En France, même si l’on dénombre plus d’une vingtaine d’espèces, celles que l’on trouve le plus fréquemment sont :
Le pince‑oreille peut vivre plus d’un an. En automne, la femelle pond ses œufs dans des feuilles mortes ou sous les écorces des arbres. L’éclosion a lieu en fin d’hiver et jusqu’à ce moment, la femelle perce‑oreilles veille sur sa progéniture et continue de le faire tant que les larves ne sont pas autonomes.
Ces insectes auxiliaires recherchent surtout l’obscurité et l’humidité. On les trouve donc souvent dans des lieux sombres la journée : fissures dans un mur, cavités du sol, sous des pierres, des écorces ou encore des tas de bois. Ils attendent alors la nuit pour se nourrir.
Le perce‑oreille ou pince-oreille étant omnivore, il remplit une double fonction pour nos espaces verts :
Ses détracteurs pourront dire que le pince‑oreille s’attaque aussi aux pétales et aux feuilles des plantes, créant ainsi des trous dans les végétaux. Ce n’est pas faux. Néanmoins, il s’agit là de critères esthétiques, qui n’influencent pas la bonne santé de la plante.
De plus, lorsque l’on sait que les pucerons peuvent être vecteurs de maladies virales et qu’ils affaiblissent leur hôte, voire les déforment, on peut se dire que les inconvénients du forficule sont largement compensés par les avantages qu’il apporte au jardin ou au potager.
Il est assez simple de créer des abris et refuges pour aider les forficules. Il suffit de déposer quelques pierres dans vos massifs ou vos bordures, placer des tuiles aux endroits stratégiques de votre potager ou assembler quelques branches d’arbre en tas où ils pourront se tapir durant la journée.
Si certaines zones de votre jardin s’avèrent sensibles à une présence de perce‑oreilles (comme une serre par exemple), sachez qu’il est facile de les capturer sans leur porter préjudice. Il suffit pour cela de déposer au sol des « pièges ». Il peut s’agir de chiffons humidifiés roulés en boule, de carton ondulé roulé, de pots en terre retournés et contenant de la paille humide. Les insectes viendront s’y réfugier la nuit et vous pourrez aisément les transporter dans des zones où ils seront plus utiles.
Vous l’avez compris, ses rôles de recycleur et de régulateur font du pince‑oreille un atout non‑négligeable pour votre jardin ou votre potager qui mérite donc d’y être réhabilité.