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Pierre et bois en parfaite communion avec la nature

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Il suffit souvent de pas grand-chose pour inviter le promeneur à s’asseoir et rêvasser le temps d’une pose. La présence de mobiliers, un banc, une chaise, une statue ou un rocher même, posé par la main de l’homme, procure un sens.

Cela renforce l’attrait des lieux à condition qu’ils soient en parfaite communion avec la nature qui l’entoure !

 1- La noblesse de la pierre

Parmi le mobilier de jardin, la pierre est le matériau qui s’intègre le mieux aussi bien avec les éléments d’architecture (maison, pavage, escalier, muret…) qu’avec la végétation. Un banc posé dans un théâtre de verdure devient un lieu d’observation, de lecture ou de méditation. La pierre amène la fraîcheur, les faces plus humides du banc invitent même la mousse à s’y installer. Elle possède une résistance séculaire. Certains  lui reprochent son « immobilisme » car son transport ne se fait pas aisément. C’est un matériau assez coûteux mais il est cependant facile de s’en procurer chez les démolisseurs de bâtiment ou les récupérateurs. La reconversion d’éléments du bâti comme une marche d’escalier ou une meule à grain, en mobiliers de jardin ajoute une note d’authenticité indéniable.

Un décor simple : une auge en pierre accueille un miroir d’eau où les animaux peuvent s’abreuver. Les frondes des langues de cerf (Phyllitis scolopendrum) viennent s’y refléter accompagnées d’une touffe de fougère mâle (Dryopteris filix-mas).

Aujourd’hui, de gros progrès sont réalisés sur le mobilier en pierre reconstituée. Façonnées à partir de roche broyée plongée dans un liant, les formes moulées sont souvent des copies de mobiliers anciens en pierre de taille. Les imitations sont surprenantes. Elles subissent aussi la patine du temps qui fait qu’une petite partie de la pierre s’érode en surface et donne ainsi plus de grains.

2-  La chaleur du bois

Le bois est un matériau de plus en plus utilisé dans l’aménagement des jardins pour la constitution de clôtures, de terrasses ou de tonnelles. C’est un produit naturel certes mais qui présente aussi des inconvénients. Les bois imputrescibles sont recherchés parmi les essences exotiques ce qui implique une déforestation incontrôlée des zones tropicales. Les arbres issus de plantation commencent à être exploités mais la résistance du bois se montre plus faible que celle des sujets sauvages.

Bois et graminées :

La rusticité des bastaings qui retiennent la plate-bande s’accorde à merveille avec ce jardin de graminées constitué de cheveux d’ange (Stipa tenuissima) et Blé d’azur (Elymus arenarius). Le banc est conçu avec une grande simplicité, un madrier accolé aux bastaings constitue l’assise.

Les bois européens (pin, sapin…) sont rendus imputrescibles par un traitement chimique à cœur en autoclave qui donne un aspect verdâtre. La recherche de nouveaux moyens non toxiques et plus écologiques fait son chemin comme le procédé Wood Protect® breveté récemment par l’Inra-Lapeyre (procédé chimique utilisant des réactifs naturels et non toxiques sur bois de sapin) et le THT (Traitement Haute Température). Ce dernier est voué à un bel avenir pour le mobilier de jardin.

Qu’est ce que le procédé THT ?

On chauffe le bois dans un four à 200-270°C sous une pression contrôlée avec une injection de vapeur d’eau pour éviter que le bois ne s’enflamme. Il devient imputrescible et acquiert une jolie teinte caramel aux effluves de pain d’épice. Ce procédé s’applique à un grand nombre d’essences : épicéa, sapin des Vosges, pin maritime, sapin douglas, pin sylvestre, peuplier, hêtre, frêne, bouleau…). Laissé brut, le bois acquiert une teinte argentée avec le temps. Seul inconvénient, la résistance mécanique est plus faible mais il suffit de compenser cela en augmentant la section des planches.

Les bois résistants

Il ne faut pas oublier non plus la résistance naturelle de certains arbres qui poussent chez nous comme le châtaignier et le robinier faux-acacia. Leur bois offre en effet une excellente tenue même si vous les enfoncez dans le sol. Les piquets d’acacia sont ainsi couramment utilisés dans les parcs à huîtres ou les vignobles.

Gare aux vieilles traverses de chemin de fer !

Attention aux vieilles traverses de chemin de fer proposées pour retenir la terre. Imprégnées de carbonyle et tachées de goudron, le contact avec la peau est fortement déconseillée du fait des substances cancérigènes. Celles-ci continuent à se diffuser  25 ans après ! Procurez-vous des bastaings neufs en pin ou en mélèze traités de façon plus écologique. On peut aussi tricher en employant de la pierre reconstituée ayant l’aspect du bois !

3- Combinaison réussie de la pierre et du bois

Pierre, bois, végétation : Ces trois composants suffisent à créer une ambiance rassurante dans ce coin de jardin un peu sauvage. La barrière en croisillon, peinte en rouge basque, tranche joyeusement sur l’écran de végétation qui ceint le banc de pierre. Il procure une note de modernité face au rosier qui déploie ses bouquets de roses anciennes. Les fougères sont là pour rappeler la fraîcheur qui règne à cet endroit. Le mur du fond rosâtre fait écho aux tons chauds de la scène.


©nuchylee, ©E. Deuffic


Écrit par Eva Deuffic | Eva est une passionnée de jardins et de jardinage et c'est avec sa plume qu'elle nous emporte et nous fait rêver.
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