Dans le cadre de la lutte biologique contre les insectes ravageurs, les pièges à phéromones s’affirment de plus en plus comme des solutions efficaces et naturelles. Autrefois utilisés par les professionnels, ces pièges font leur entrée dans les potagers familiaux et les vergers. Pour autant, ils ne régulent pas toutes les attaques. On vous explique comment et quand les utiliser.
Avant de comprendre ce qu’est un piège à phéromones, peut-être est-il utile de rappeler ce que sont ces fameuses phéromones. Il s’agit en fait de substances moléculaires chimiques sécrétées par les animaux, et plus particulièrement les insectes. Elles leur permettent essentiellement de communiquer et de faire passer des messages aux individus de leur espèce.
Chez les insectes, les phéromones ont ainsi la faculté de créer des rapprochements entre mâles et femelles dans le but de s’accoupler et donc de se reproduire. D’autres phéromones sont liées au territoire, certaines à la présence d’une nourriture intéressante. D’autres permettent de transmettre des messages d’alerte face à un danger…
En lutte biologique, ce sont surtout les phéromones sexuelles qui sont utilisées au sein des pièges. Concrètement, ces pièges diffusent des phéromones synthétiques, normalement sécrétées par les femelles pour attirer les mâles en période de reproduction. Les mâles sont donc capturés dès le début de l’activité sexuelle et ne peuvent pas féconder les femelles. Ainsi, la reproduction de l’espace dévastatrice est remise en cause. De plus, ces pièges permettent au jardinier de savoir quand commence et s’achève cette période de reproduction.
Il existe deux types de pièges à phéromones :
Il existe aussi des pièges chromatiques, souvent jaunes ou bleus, deux couleurs qui attirent certains insectes.
Largement utilisés en agriculture biologique, les pièges à phéromones recèlent de nombreux avantages :
Le seul inconvénient qu’on puisse leur trouver réside dans la destruction même d’une espèce de ravageurs. Encore faut-il être un jardinier très zen ! En effet, on peut considérer que ces insectes qui mangent nos fruits ou nos jeunes pousses de légumes sont aussi utiles et participent à la grande chaîne de la vie. D’autres jardiniers vont faire confiance à la faune auxiliaire en plantant des végétaux qui attirent les oiseaux, certains mammifères comme le hérisson ou des reptiles tels que les lézards.
Il existe différents types de pièges à phéromones, propres à des espèces en particulier. En général, ce sont surtout les papillons (lépidoptères) et les mouches (diptères) qui sont visés.
Pour que les pièges à phéromones montrent toute leur efficacité, ils doivent être placés au plus près des végétaux sujets à l’infestation. Donc, au potager, le piège sera disposé au milieu des légumes, environ 60 cm au-dessus pour que les insectes soient capturés au cours de leur vol.
Au verger ou au jardin d’agrément, les pièges à phéromones sont suspendus au cœur de l’arbre, à hauteur d’homme.
Quant à la quantité de pièges à installer, elle est variable. Elle est en général indiquée sur les emballages.
Là réside la principale difficulté ! En effet, la période d’installation des pièges à phéromones est totalement dépendante de la période de reproduction de chaque insecte. Mais, d’une façon générale, ils se posent dès les premiers mois du printemps, lorsque la température est suffisamment réchauffée. C’est en effet à ce moment-là que les insectes sortent d’hibernation pour s’envoler.
Pour les arbres fruitiers, il est conseillé d’attendre la fin de la floraison afin de ne pas perturber la pollinisation.
Ils resteront en place jusqu’à la fin de l’été puisque certains insectes comptent plusieurs générations. En général, les capsules de phéromones à glisser dans les pièges agissent pendant 4 à 6 semaines. Il faut donc les renouveler.
©Carole Gomez ©Alessandra RC ©Ajcespedes ©Leonora (Ellie) Enking ©Steven White’s Images
cette année je me résolu à mettre des pièges à phéromones et je suis enfin débarrassé de pas mal de parasites dont la pyrale du buis… enfin 😊