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Noyer : plantation, entretien, pollinisation et récolte des noix au jardin

noyer - Juglans regia

Il suffit d’un automne pour comprendre pourquoi le noyer fascine : odeur du brou, craquement des coques, panier qui se remplit… et, le reste de l’année, une ombre large, noble, qui structure le jardin. Arbre fruitier mais aussi arbre d’architecture, le noyer commun aime les sols profonds, le soleil et l’air qui circule. Pour récolter des noix pleines et saines, inutile de compliquer : bon emplacement, taille minimale, arrosage suivi les premières années et un peu de méthode à la récolte. Suivez le guide.

En résumé, ce qu’il faut savoir :

Nom : Juglans regia
Famille : Juglandacées
Type : Arbre fruitier

Hauteur
 : 15 à 25 m
Climat : Tempéré ou chaud
Exposition : Ensoleillée
Sol : Profond, ordinaire, bien drainé
Rusticité : excellente (arbre ≈ –25 °C)

Feuillage : Caduc
Floraison : Printemps
Récolte : Automne

Le saviez-vous ?

  • La juglone, responsable de l’allelopathie du noyer, se dégrade à l’air et au compost : des feuilles bien compostées peuvent être réutilisées sans souci au jardin.
  • En France, deux AOP emblématiques, Noix de Grenoble et Noix du Périgord, témoignent de la longue tradition nucicole : terroirs, variétés et savoir-faire façonnent la saveur des cerneaux.

Choisir la variété (et penser pollinisation)

Toutes les variétés ne se valent pas partout. En zone à gelées tardives, privilégiez une feuillaison/ floraison tardives. Quelques repères :

  • ‘Franquette’ : classique français, floraison tardive, noix de belle qualité ; bon “pied de base” dans de nombreux jardins.
  • ‘Fernor’ : moderne, productif, adapté aux climats contrastés ; mise à fruit rapide.
  • ‘Lara’ : vigueur modérée (utile en jardin), grosse noix, productive.
  • ‘Chandler’ : très cultivé, cerneau clair, production élevée (plutôt pour zones chaudes et longues).

Le noyer est monoïque mais souvent dichogame (décalage entre pollen et réceptivité). En pratique, plantez deux variétés à 20–30 m l’une de l’autre (ou comptez sur le voisinage) pour sécuriser la nouaison.

Plantation du noyer

  • Idéalement, le noyer se plante à l’automne pour favoriser l’enracinement avant les gelées de l’hiver.
  • Il peut aussi être planté au printemps s’il est acheté en conteneur ou en été en dehors des périodes de fortes chaleurs.

Le noyer n’aime pas déménager. Choisissez définitivement un emplacement spacieux : 8–12 m de tout grand arbre, et loin des bâtiments (ombre et racines).

  • noyer Fosse : large (≥ 80 cm), ameublie en profondeur.
  • Lors de la plantation, incorporez à la terre un bon terreau plantation et également un amendement organique capable d’apporter à l’arbre les besoins nutritifs dont il a besoin.
    • Mélangez le tout afin d’avoir une structure homogène d’environ 1/3, 1/3, 1/3.
  • Tuteur : indispensable 2–3 ans en site venté (attache souple).
  • Paillage : organique épais (8–10 cm) le premier été pour garder la fraîcheur.
  • Les deux premières années, arrosez profondément en été (plutôt une grosse séance espacée que des petits arrosages fréquents). Ensuite, l’arbre devient autonome.

Taille et entretien du noyer

Le noyer n’aime pas être taillé car chaque branche taillée devient une porte ouverte à bon nombre de maladies, comme les champignons et la pourriture.

Cette action doit donc être limitée au strict minimum car elle peut abîmer l’arbre et altérer la future récolte.

Si vous devez le tailler car il devient trop grand, faites-le au mois de septembre et protégez la plaie d’un mastic à greffer ou de goudron de Norvège.

  • Tailler lors de la chute des noix est un bon moyen pour connaitre la période.
  • Supprimez alors le bois mort.
  • Coupez les branches qui poussent vers l’intérieur à condition que leur diamètre ne dépasse pas 3 cm.
  • Si les branches se croisent, éliminez en une partie.
  • Supprimer les gourmands au fur et à mesure qu’ils commencent à pousser.

Maladies et ravageurs : prévenir surtout

  • Anthracnose (taches brunes sur feuilles, chute précoce) et bactériose (taches noires sur brou et feuilles) : favorisées par les printemps humides. Gestes utiles : aération, ramassage et évacuation des feuilles atteintes, éviter d’arroser le feuillage ; en verger, des pulvérisations cupriques raisonnées en période de repos (selon réglementation locale).
  • Mouche du brou (selon régions) : brou noirâtre et pâteux ; piégeage massif et ramassage quotidien des fruits au sol limitent la pression.
  • Carpocapse (vers dans les noix, ponctuel) : piégeage, hygiène du sol, diversité auxiliaire.
  • Noix creuses : souvent sécheresse pendant la nouaison ou mauvaise pollinisation → arrosage profond au printemps/été les jeunes années, présence de deux variétés.

Un sol vivant, des arbres aérés, et une récolte propre font 80 % du travail.

Récolte des noix

noyerLa récolte des noix a lieu dès le mois de septembre et jusqu’au mois de novembre selon les régions.

  • La récolte se fait lorsque le brou de noix est légèrement entrouvert (se fissure)
  • L’idéal c’est de les récolter juste avant qu’elles tombent
  • On peut aussi attendre qu’elles tombent ce qui garantie que le bon moment est venu

Une fois cueillies, on peut consommer les noix fraiche dans un délai de quelques semaines maximum

On peut aussi les faire sécher au soleil après avoir retiré le brou (carapace verte qui entoure la noix) ce qui permet de les conserver de 1 à 2 ans sans aucun problème.

  • Posez les noix sur une seule couche et retournez les régulièrement
  • Si le soleil se fait discret, choisissez une pièce aéré et sèche

Toxicité du noyer :

  • La plupart des noyers produisent une substance chimique appelée « juglone » qui peut être toxique pour les autres plantes mais aussi pour certains animaux, notamment pour les chiens.
  • Il est déconseillé de faire la sieste sous un noyer en raison de l’émanation de cette substance.
  • En revanche, rien ne contredit la consommation de noix qui sont parfaitement comestibles !

FAQ – questions fréquentes

noyerUn noyer pour un petit jardin, est-ce raisonnable ?

  • Honnêtement, non si l’espace est inférieur à 150–200 m² libres autour de l’arbre. Préférez un noisetier ou un amandiernain. À défaut, choisissez une variété à vigueur modérée et acceptez une grande zone d’ombre paillée.

Faut-il deux noyers pour avoir des fruits ?

  • Un seul peut fructifier, mais la récolte est meilleure avec deux variétés complémentaires (pollen × réceptivité) à portée de vent.

Quand un noyer greffé commence-t-il à produire ?

  • Souvent entre 4 et 6 ans ; un franc de semis attendra plutôt 8–12 ans.

Pourquoi mes noix noircissent-elles dans le brou ?

  • Printemps/été humides + moucherons/mouche du brou ou bactériose. Ramassez vite, séchez correctement, piégez, et évitez l’irrigation par aspersion.

Peut-on planter sous un noyer ?

  • Peu d’espèces s’épanouissent sous l’ombre sèche et la juglone. Misez sur un paillis propre, quelques bulbes en lisière, ou des couvre-sols tolérants. Évitez potager et rosiers au pied.

Conseil malin

  • Donnez-lui de l’espace, un sol profond et drainé, une taille minimale en fin d’été, et si possible un compagnon pollinisateur.
  • Récoltez proprement, séchez patiemment, stockez au frais : vous profiterez de cerneaux croquants tout l’hiver… et d’une architecture végétale qui donne du caractère au jardin, année après année.

 


Écrit par Jardiner Malin | La rédaction vous propose des conseils d'experts, une approche respectueuse de la nature, de beaux jardins et un potager fait de bons petits légumes cultivés au fil des saisons.