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La noctuelle : un papillon inoffensif, une chenille vorace

Noctuelle
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Comme pour de nombreux insectes (et notamment les papillons), la noctuelle adulte ne cause pas de dégâts dans le jardin ou le potager. En revanche, les chenilles et « ver gris » résultant de leur ponte sont beaucoup plus problématiques pour les plantes.

La noctuelle : fiche d’identité

Embranchement : Invertébrés
Classe :
Insectes
Ordre
 : Lépidoptères
Famille : Noctuidés

Description

Les noctuelles sont des papillons de taille moyenne, mais dont le corps est massif. Leurs ailes prennent des teintes différentes selon les espèces ; leur point commun étant un coloris discret, dans les tons sombres (brun, gris). Un des signes caractéristiques de ces papillons est la forme en toit que prennent les ailes lorsqu’elles sont au repos.

Noctuelle chenilleLes chenilles de noctuelle ont également des aspects très variables en fonction de l’espèce. La plupart sont sans poils, de couleurs ternes et possèdent 5 paires de fausses pattes ou moins.

Qu’il s’agisse de la noctuelle adulte ou de sa larve, les mœurs de l’insecte sont plutôt nocturnes. Certaines chenilles ont ainsi choisi ce mode de défense contre les prédateurs, en se réfugiant dans le sol le jour et ne ressortant que la nuit tombée.

Lorsqu’elles se sentent menacées, les larves de la noctuelle réagissent différemment :

  • Elles peuvent s’enrouler sur elles‑mêmes.
  • Certaines projettent vivement l’avant de leur corps sur le côté.
  • D’autres encore se détendent comme des ressorts pour sauter.

Les principales espèces de noctuelle que l’on retrouve au jardin ou au potager sont :

  • la noctuelle du chou (Mamestra brassicae), la méticuleuse (Phlogophora meticulosa), la noctuelle potagère (Mamestra oleracea) pour les défoliatrices ;
  • pour les chenilles terricoles, la noctuelle fiancée (Noctua pronuba), la noctuelle de l’oseille (Acronicta rumicis), la noctuelle des moissons (Agrotis segetum) ou encore la noctuelle ipsilon (Agrotis ipsilon).

Le saviez‑vous ?
Les noctuelles sont si nombreuses, qu’elles représentent 1 espèce de papillon sur 5, soit 20 % des lépidoptères.

Biologie

Comme tous les Lépidoptères, le développement de la noctuelle se fait en 4 temps :

  • œuf ;
  • larve (chenille) ;
  • nymphe ou chrysalide ;
  • et enfin, papillon.

Les œufs sont déposés à la surface des feuilles, soit de façon isolée, soit en groupes. Ils n’excèdent pas 1 mm de diamètre et peuvent être blancs, marron‑noir, mauves, transparents, etc.

À l’éclosion, les chenilles mesurent entre 25 et 50 mm et subissent de nombreuses mues avant de passer au stade de la chrysalide.

Le cycle de développement peut s’étaler sur une dizaine de jours voire plusieurs semaines en fonction de la température.

L’impact des larves de la noctuelle au jardin

degat noctuelle teigneCe sont les chenilles âgées qui provoquent le plus de dégâts. Elles s’attaquent au limbe des feuilles et peuvent complètement défeuiller une plante en cas de pullulation. Les attaques se manifestent par la présence de trous sur le feuillage ou sur les fruits.

Les larves de certaines espèces de noctuelles (faussement appelées « ver gris ») ne s’attaquent qu’aux racines et aux collets et provoquent le dépérissement des végétaux d’ornement, ou la diminution des récoltes pour les plantes potagères.

Lutte et traitement contre la noctuelle

Malgré des dégâts pouvant être impressionnants, les populations de chenilles de noctuelles sont rarement suffisantes pour mettre en danger les plantes. En effet, la nature étant bien faite, de nombreux auxiliaires de jardin permettent d’en contrôler la pullulation :

  • Les oiseaux comme les étourneaux, les moineaux ou encore les mésanges sont très friands de chenilles.
  • Pour les larves vivant dans le sol (ver gris) ou les espèces nocturnes, les hérissons, les carabes et les staphylins s’en occuperont pour vous.
  • Les chauve‑souris chassent les noctuelles adultes, limitant les risques de prolifération.
  • Enfin, de nombreux autres auxiliaires tels que les nématodes, les guêpes et mouches parasites, les punaises prédatrices, les larves de chrysopes ou de syrphes maintiennent un niveau de population acceptable.

Malgré tout, il se peut que vos plantes soient infestées. Dans ce cas, les actions à mettre en place sont différentes selon les parties attaquées.

Attaques sur feuilles

La pulvérisation d’une solution à base de bacille de Thuringe permet de lutter contre les chenilles de la noctuelle sans pour autant s’attaquer à ses prédateurs naturels. Ce traitement est particulièrement efficace sur les jeunes larves.

La décoction de sureau a également fait ses preuves. L’emploi d’un traitement à base de pyrèthre est possible, mais à n’utiliser qu’en dernier recours car il détruirait aussi les populations d’autres insectes auxiliaires.

Attaques sur racines

Là aussi, le bacille de Thuringe est efficace : arrosez le sol avec le produit, sur les rangs, et même à côté. Le nématode Steinernema carpocapsae est également utile, car il parasite les chenilles de noctuelle.

Lors des travaux du sol, profitez‑en pour vous débarrasser des vers gris que vous découvrez. Un binage régulier est ainsi un bon moyen de lutte naturelle contre les larves de la noctuelle.

Il également possible de poser des pièges, en enterrant tous les 50 cm des rondelles de carottes, de betteraves ou de pommes de terre. Il suffit ensuite de les contrôler plusieurs fois par semaine.

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©IanRedding, ©imagebrokermicrostock, ©Akchamczuk


Écrit par Christophe Dutertre | Diplômé en aménagement paysager et amoureux des jardins, Christophe vous accompagne dans cette passion qui nous réunit. Découvertes, conseils pratiques et écologie sont au programme.
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