Sous la surface du sol de nos forêts ou de nos jardins se déroule une vie foisonnante, invisible à l’œil nu. Des milliards de microorganismes (bactéries, champignons, microfaune…) interagissent en permanence avec les racines des végétaux. Parmi eux, les mycorhizes jouent un rôle essentiel pour cultiver des plantes saines et vigoureuses.
Découvrons ce que sont ces associations symbiotiques, les bénéfices pour votre jardin, votre verger ou votre potager, et les méthodes pour les intégrer au sol.
Les mycorhizes se définissent comme des associations symbiotiques, complexes et diversifiées, entre un champignon et le système racinaire d’un végétal, plante, arbre ou arbuste. Bien évidemment, en fonction des espèces de plantes et de champignons impliquées, ainsi que la nature de l’association, on distingue plusieurs types de mycorhizes. Mais, globalement, la symbiose est toujours basée sur une forme d’entraide. On est dans le « gagnant-gagnant » !
En effet, concrètement, le mycélium du champignon, grâce à ses filaments microscopiques, pénètre dans les racines ou les enveloppe. Il y prélève les glucides (sucre, principalement du glucose et du saccharose) produits et sécrétés par la plante grâce à la photosynthèse, essentiels à son développement et à sa croissance. En retour, ce champignon permet à la plante d’absorber plus efficacement l’eau et les nutriments, tels que le phosphore ou l’azote, présents dans le sol. En effet, le champignon permet en quelque sorte à la plante de démultiplier son système racinaire qui gagne en profondeur.
Dans un jardin, un potager ou un verger, on peut favoriser le développement des mycorhizes pour obtenir des végétaux plus sains, plus vigoureux et plus résistants.
Le fait que les mycorhizes capte les nutriments et l’eau pour permettre à la plante de les assimiler plus facilement est logiquement un bienfait pour tous les végétaux. En effet, grâce au réseau déployé par le mycélium, les plantes se développent en profondeur et accèdent ainsi aux éléments nutritifs et à l’eau. Mais il y a d’autres avantages non négligeables tant pour les plantes que pour le sol.
Les sols riches et humifères, bien drainés, n’ont pas forcément besoin de mycorhizes. La mycorhization est surtout essentielle pour les sols très pauvres, peu humifères, ou dégradés par les activités humaines. Ainsi, un sol sablonneux peut être enrichi avec des mycorhizes.
On peut aussi ajouter des mycorhizes dans le substrat des plantes cultivées en pots. Elles vont améliorer la qualité du terreau.
Des plantes qui vivent des conditions de stress, dû à la sécheresse, à la salinité du sol, à des températures extrêmes, se montrent plus résistantes avec les mycorhizes.
Enfin, les mycorhizes évitent le recours aux engrais, chimiques ou naturels. Ils ont une durée de vie illimitée alors que les engrais agissent de manière ponctuelle.
Naturellement, environ 90 % des végétaux développent une symbiose mycorhizienne. Certains champignons mycorhiziens (cèpes et truffes) sont d’ailleurs connus et appréciés des mycologues amateurs et des gourmets ! Donc, la plupart des plantes cultivées dans un jardin, un potager, un verger, ou même sur un balcon ou une terrasse, peuvent bénéficier des bienfaits des mycorhizes. Ainsi, dans le commerce, on va trouver des mycorhizes adaptées à chaque catégorie.
Pour autant, d’autres plantes ont des besoins plus spécifiques : les mycorhizes doivent être capables de s’adapter à un environnement particulier en termes de sol ou à des besoins nutritionnels spécifique :
D’autres plantes se passent de mycorhizes et ne dépendent pas de cette association symbiotique. Elles ont développé d’autres mécanismes pour absorber les nutriments et l’eau, ou elles vivent dans des environnements très riches en nutriments. C’est le cas des végétaux de la famille des Brassicacées (différentes espèces de choux, le radis, la moutarde, les navets…), des Amaranthacées (épinard, betterave, quinoa, chénopode…) et des Polygonacées (oseille, rhubarbe…).
Les mycorhizes se trouvent dans le commerce, sous forme de poudre qui s’intègre directement dans le sol. L’incorporation se fait au moment de la plantation ou du rempotage, en pleine terre ou en pot. Il suffit déposer la poudre au fond du trou ou de l’incorporer à la terre extraite.
On peut aussi ajouter des mycorhizes à une plante vieillissante, stressée ou fragilisée, installée depuis quelques années. Dans ce cas, il faut faire des trous à proximité des racines et y incorporer les mycorhizes. Il faut toujours arroser après l’apport.
Il est essentiel de ne pas utiliser des mycorhizes avec des engrais chimiques ou des fongicides.
©André-Ph. D. Picard ©Soie666 ©Peryton Mango