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Mouche des fruits : lutte et traitement contre les fruits véreux

mouche des fruits méditerranéenne

De petites mouches s’attaquent aux arbres fruitiers en piquant la peau des fruits grâce à leur ovipositeur pour y déposer leurs œufs. Après l’éclosion, les larves se développent à l’intérieur, creusent des galeries et se nourrissent de la pulpe pendant plusieurs jours. À la clé : fruits véreux, qui tombent au sol ou deviennent impropres à la consommation.

Comprendre le fonctionnement de ces mouches des fruits et intervenir au bon moment permet de limiter fortement les dégâts au verger et dans le jardin.

Comment se produisent les attaques de mouches des fruits ?

Les mouches des fruits sont attirées par les fruits en cours de maturation. La femelle repère un fruit à la peau suffisamment tendre, pique l’épiderme avec son ovipositeur et y dépose quelques œufs. Cette piqûre est souvent à peine visible au début.

Quelques jours plus tard, les œufs éclosent à l’intérieur du fruit :

  • Les larves creusent des galeries dans la pulpe.
  • La chair commence à brunir, ramollir ou pourrir.
  • À terme, le fruit tombe au sol ou se dégrade sur l’arbre.

C’est un cycle discret mais très efficace, car les larves sont protégées des prédateurs par la peau du fruit.

Les conditions de la propagation

Plusieurs facteurs favorisent la prolifération de ces mouches :

  • Des températures chaudes, généralement à partir de la fin du printemps et tout l’été.
  • Une abondance de fruits mûrs ou en voie de mûrissement sur l’arbre.
  • Des fruits fissurés, abîmés ou déjà piqués, qui attirent particulièrement les femelles.
  • La présence de fruits tombés au sol qui ne sont pas ramassés et servent de support de développement aux larves.

Quand se développent les mouches des fruits ?

Les attaques surviennent surtout :

  • De la fin du printemps à la fin de l’été, selon les espèces et le climat.
  • Au moment où les fruits commencent à virer de couleur et à ramollir.
  • En périodes chaudes et calmes, avec peu de vent.

Un suivi attentif du verger et l’installation de pièges dès le début de la saison de vol sont donc essentiels.

Les moyens de lutte contre la mouche des fruits

1. Les pièges à phéromones

Le meilleur remède reste l’installation de pièges à phéromones. Ces pièges contiennent des hormones sexuelles reconstituées qui attirent les mâles. Ceux-ci restent englués ou piégés et ne peuvent plus se reproduire.

  • Le nombre de mâles diminue, ce qui réduit les fécondations et donc la quantité d’œufs déposés sur les fruits.
  • Les pièges permettent aussi de surveiller les périodes de vol et d’adapter les mesures de protection.
  • Un seul piège est rarement suffisant : prévoyez en général 2 à 3 pièges autour des arbres les plus menacés.

pièges à phéromones mouche fruits

Pièges à phéromones contre les mouches des fruits

2. Pièges maison et plaques engluées

En complément, vous pouvez installer des pièges artisanaux :

  • Une plaque jaune engluée (couleur très attractive pour de nombreux diptères) suspendue dans l’arbre.
  • Des pièges-bouteilles avec un appât sucré ou vinaigré (selon l’espèce de mouche et les recommandations locales).

Ces solutions ne remplacent pas les pièges à phéromones spécifiques, mais elles peuvent contribuer à diminuer la population de mouches adultes.

3. Hygiène du verger et bonnes pratiques

Les gestes suivants sont essentiels pour limiter la pression des mouches des fruits :

  • Ramasser rapidement les fruits tombés au sol et les détruire (ou les enfermer pour compostage à chaud), afin d’éviter que les larves ne poursuivent leur cycle.
  • Éviter de laisser des fruits trop mûrs ou abîmés longtemps sur l’arbre.
  • Sur les petits arbres, installer éventuellement des sachets ou des filets autour des fruits pour empêcher les piqûres.
  • Favoriser la biodiversité au jardin (haies, fleurs, refuges) pour accueillir des auxiliaires qui consomment mouches et larves.

Quelles espèces sont les plus touchées ?

De nombreux arbres fruitiers peuvent être attaqués, mais certaines espèces sont particulièrement sensibles :

Selon les régions, différentes espèces de mouches peuvent sévir, chacune ayant son cycle et ses périodes d’attaque privilégiées.

FAQ – Mouches des fruits au jardin

Comment savoir si un fruit est piqué par la mouche ?

On observe souvent un petit point noir ou brun sur la peau, parfois entouré d’un léger halo. En coupant le fruit, on découvre des galeries et une pulpe brunie, avec parfois la larve encore présente.

Les fruits attaqués sont-ils comestibles ?

Si l’attaque est légère, il est possible de retirer la partie abîmée et de consommer le reste, en veillant à bien inspecter la chair. En cas de pourriture avancée ou de nombreuses galeries, mieux vaut ne pas les consommer.

Les traitements chimiques sont-ils indispensables ?

Dans un jardin familial, il est préférable de privilégier pièges, hygiène du verger et protection mécanique. Les traitements chimiques, lorsqu’ils existent, doivent être utilisés avec beaucoup de prudence et en respectant strictement la réglementation.

Quand installer les pièges à phéromones ?

Les pièges se posent avant le début des vols, généralement quelques semaines avant la maturation des fruits, puis restent en place toute la saison à risque. Ils servent à la fois de moyen de piégeage et d’outil de surveillance.

Les mouches des fruits passent-elles l’hiver dans le jardin ?

Oui, selon les espèces, elles peuvent hiverner sous forme de pupes dans le sol ou dans des fruits restés au sol. D’où l’importance de nettoyer régulièrement le pied des arbres et de ne pas laisser les fruits contaminés se décomposer sur place.


©ajcespedes, ©ssb111


Écrit par Jardiner Malin | La rédaction vous propose des conseils d'experts, une approche respectueuse de la nature, de beaux jardins et un potager fait de bons petits légumes cultivés au fil des saisons.