Les plantes bio-indicatrices nous aident à comprendre la santé de notre sol et son évolution. Mais saviez-vous qu’en matière de pH, elles sont beaucoup plus fiables que les kits d’analyse ?
Le pH, c’est le potentiel Hydrogène : il mesure l’activité chimique des ions hydrogènes. Déterminer le pH d’une solution permet de savoir si celle-ci est acide ou basique.
Bon à savoir : le meilleur pH pour les plantes et la vie du sol est de 6.5.
Le pH n’est pas une valeur immuable. En effet, il peut fluctuer et ce, dans une même journée (il monte le jour et descend la nuit) ou bien en fonction des saisons : plus le sol est chaud plus son pH monte. À l’inverse, plus le sol est froid plus le pH descend et le sol s’acidifie.
La mesure du pH est utile pour orienter le choix de nos plantations. Elle nous indique ce que l’on peut et ce que l’on ne peut pas cultiver dans notre jardin.
N’oublions pas que la fertilité de notre sol reste plus importante que le pH. On cherche souvent à gommer l’acidité de notre sol alors qu’il est souvent plus fertile qu’un sol trop alcalin. De plus, les moyens employés pour faire monter le pH peuvent faire beaucoup de dégâts dans la vie microbienne aérobie (les bactéries du sol qui ont besoin d’air pour vivre) et, sans bactérie dans notre sol, qui va décomposer nos apports en compost… ?).
La mesure du pH reste pertinente pour cultiver des espèces très exigeantes comme les vraies calcicoles (le chêne pubescent, l’epipactis à petites feuilles ou bien encore la germandrée petit chêne), les acidophiles (les bruyères, les rhododendrons par exemple) ou calcifuges (l’actinidia ne pousse pas en sol calcaire, ni les plantes acidophiles).
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Le sol présente un pH qui fluctue fortement c’est pourquoi les plantes bio-indicatrices indiquent plus spécifiquement une tendance du sol.
On reconnaît un sol acide à sa végétation acidophile. Sur ces terres, on trouve spontanément de la bruyère (Erica spp. ; Calluna spp.), des fougères (Filicophyta spp.), des renoncules rampantes (Ranuncula repens), des châtaigniers (Castanea sativa), des pins (Pinus spp.), des myrtilles (Vaccinium spp.), ainsi que des orties (Urtica spp.) et de l’oseille des prés (Rumex acetosa).
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Ce sont des sols très riches en crucifères et en légumineuses.
On y trouve des coquelicots (Papaver rhoeas), des bleuets (Centaurea cyanus), des bourses à pasteur (Capsella bursa-pastoris), de la luzerne d’Arabie (Medicago arabica), du radis ravenelle (Raphanus raphanistrum)…
Il s’agit des picrides et notamment la picride fausse vipérine (Picris echioides et Picris spp.), le plantain moyen (Plantago media) et la moutarde des champs (Sinapis arvensis). Les plantes qui témoignent d’un sol en cours de décalcification sont les pâquerettes (Bellis perennis) et les sauges des prés (Salvia pratensis).
Avoir un pH très acide ou complètement basique ne signifie pas pour autant que l’activité de votre sol est déficiente ! Cependant, si vous voulez cultiver des espèces ayant des exigences de pH particulières ou si vous constatez un manque d’activité biologique (donc de fertilité) dans votre sol, voici quelques astuces pour diminuer ou augmenter votre pH.
La question n’est pas d’avoir obligatoirement un pH aux alentours de 7 (qui, comme nous l’avons vu, peut fluctuer d’une heure sur l’autre) mais de savoir si notre sol est fertile pour que nos plantes y trouvent les conditions idéales pour pousser. Il faut s’assurer :
Si la majeure partie de ces critères est réuni alors, inutile de modifier le pH de votre sol.
Ouvrez l’œil et n’hésitez pas à recenser les plantes sauvages de votre jardin, elles vous donneront une bonne indication sur le pH et la capacité nutritive de votre sol.
Pauline Sutter
Crédits : NickyPe, Diabolo, KarstenBergmann, freeephotocc, Natfot, Jamie92,