Vous connaissez peut-être le kokedama et l’ikebana, des arts végétaux venus du Japon, qui rendent hommage à l’harmonie et à la beauté de la nature. Moins connu, le kusamono s’inscrit totalement dans cette démarche en mettant en scène des plantes herbacées dans leur extrême, mais plus belle simplicité. Découvrez les principes, les étapes de création et l’entretien de cet autre art floral japonais.
Le terme japonais « kusamono » pourrait se traduire par « chose d’herbe » ou « plante d’herbe ». Autant dire que la plante est au centre de cet art floral ancestral, une plante appréhendée pour elle-même, en tant que telle. Cette plante herbacée, initialement sauvage, devient dès lors le symbole miniature de la nature toute simple, sans artifice, soumise au temps qui passe et aux saisons qui défilent.
Le kusamono consiste donc à créer une œuvre végétale qui évoque un paysage, évolutif au fil des saisons, par définition éphémère, mais toujours avec une grande sobriété. L’esthétisme passe par le choix des plantes, leur forme, leur texture, leur couleur, leur structure… mais aussi l’émotion qu’elle peut susciter.
Cette ou ces plantes, herbacées sauvages ou cultivées, composent un paysage. Elles sont sublimées dans leur simplicité, mais avec beaucoup de poésie. Avec le kusamono, on est dans le minimaliste, la sobriété. Le regard ne doit pas être détourné par des artifices, l’objectif étant de célébrer la beauté naturelle des plantes.
Un kusamono est traditionnellement composé de trois éléments :
Ancestralement, les plantes sélectionnées pour le kusamono se cueillaient dans la montagne. Il s’agissait de plantes herbacées sauvages. Bien évidemment, il est toujours possible de prélever ces plantes sauvages (trèfle, fleur des elfes (Epimedium), pensée sauvage, violette, pâquerette…), mais on peut aussi porter son dévolu sur des plantes cultivées. L’essentiel étant de constituer une composition harmonieuse, avec des plantes aux mêmes besoins en termes de substrat et d’arrosage.
Petite sélection de plantes pour un kusamono empreint de poésie :
En général, ces végétaux se plantent seules ou par trois, par exemple une graminée, une plante à bulbe et de la mousse. Souvent, il n’y a qu’une seule plante fleurie. Il faut disposer les plantes pour reconstituer un paysage en miniature d’aspect naturel. Les plantes doivent donner l’impression d’avoir poussé de façon spontanée. Il faut donc rechercher un certain équilibre visuel entre les différentes parties de la composition et les différentes tailles des plantes.
N’oubliez pas la sobriété, donc il est conseillé de laisser des espaces vides pour créer un sentiment de calme.
Une fois composé, votre kusamono s’installe plutôt à mi-ombre. Il ne doit pas être exposé au soleil direct, mais doit bénéficier de suffisamment de luminosité.
L’entretien tourne autour d’un arrosage régulier, mais mesuré et maîtrisé. L’arrosage intervient lorsque la surface du substrat est sèche, avec un vaporisateur remplie d’eau de pluie. Il est important également d‘éliminer régulièrement les feuilles mortes et les fleurs fanées. Mais aussi de tailler les plantes pour garder l’harmonie de la composition.
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