Les murets servant de séparation ou de soutènement sont une aubaine pour dévoiler une variété de plantes sur une faible surface.
Le muret doit avoir été conçu avec l’idée de le fleurir afin de faciliter l’implantation des végétaux. Sur les murs de pierres sèches, les végétaux s’invitent souvent tout seul. Lorsque les pierres sont scellées, l’aménagement de poches de terre est nécessaire à moins de se contenter de garnir le couronnement ou la base du mur.
Les murets sans joint était traditionnellement élevés par les agriculteurs avec les pierres extraites du champ. Ces murets sont toujours de faible hauteur (1 m maxi) car ils n’ont pas véritablement de fondation.
Une forme trapézoïdale permet de les rendre plus robustes mais elle implique un amincissement de l’épaisseur du mur vers le sommet de la construction. Cet angle appelé le fruit doit être compris entre 3 et 10%, soit la largeur d’une main au maximum.
Il assure la stabilité du mur tout en permettant aux végétaux de recueillir l’eau de pluie. Les pierres peuvent être placées en lits successifs horizontaux ou bien en oblique. Elles peuvent être légèrement équarries (moellons) ou brutes.
Si le mur sert de soutien à un talus, calculez son épaisseur en fonction de la hauteur du talus : la largeur du mur à sa base, doit être au moins égale au tiers de sa hauteur (par exemple 35 cm de large pour 1 m de haut).
Le conseil malin
Il est préférable de réaliser les plantations ou le semis de végétaux au fur et à mesure de la construction. Pensez à distancer les plantes de 60 à 80 cm pour laisser les pierres apparentes, les touffes auront tôt fait de s’étaler.
Les plantes alpines ou celles dites « de rocaille » sont assurément celles qui profitent le mieux d’une telle situation. Les racines doivent se faufiler dans les interstices, supporter la sécheresse et la chaleur des pierres. Ce sont des vivaces tapissantes formant de petits coussinets ou buissonnantes. Les plus volumineuses seront plantées sur le dessus du muret.
On peut y ajouter les plantes grasses comme la joubarde des toits (Sempervivum tectorum) qui se fait un plaisir de coloniser le moindre rocher.
Prendre en compte l’exposition du mur est capital pour le choix des végétaux.
Une exposition au sud implique une forte résistance à l’insolation et à la sécheresse. Le choix est plus vaste. On y trouve les classiques aubriètes, corbeille d’or (Alyssum saxatile), alysse odorant, giroflées (Erysimum cheiri), valérianes (Centranthus ruber), Erigeron karvinskianus.
Tentez d’autres espèces moins connues comme l’Acaena microphylla ‘Kupferteppich’, Antennaria dioïca, Anthemis cupaniana, Armeria juniperifolia, Cymbalaria muralis (ruine de Rome), Dianthus deltoides (œillet nain), Globularia cordifolia, Helianthemum (hélianthème), Phlox subulata, Sedum, Sempervivum, Tanacetum (tanaisie), Saponaria ocymoides (saponaire), Ruta graveolens ‘Jackman’s Blue’ (rue)…
Le conseil malin :
Prévoyez un réseau de poches de terre suffisamment profondes et spacieuses et si possible en continuité avec le talus pour palier au manque d’eau.
Les murs exposés à l’est ou à l’ouest reçoivent le soleil qu’une moitié de journée. Les plantes capables de pousser face au Midi acceptent généralement la mi-ombre mais on peut y ajouter des végétaux qui préfèrent plus de fraîcheur comme Campanula portenschlagiana , la sabline (Arenaria montana), Erinus alpinus, les saxifrages…
Eva Deuffic