La courtilière, un insecte mi-ravageur mi-utile au jardin
1
Étonnante bestiole que cette courtilière ! Souvent appelée « taupe-grillon », la courtilière tient son nom des courtils, ces anciens jardins clos où elles élisaient domicile. Cousine de la sauterelle ou du grillon, la courtilière est à la fois détestée et aimée du jardinier car elle se nourrit de parasites (vers blancs ou vers gris, larves…) mais aussi de racines et de tubercules. Allons à la découverte de cet insecte assez impressionnant par sa taille.
C’est quoi exactement une courtilière ?
La courtilière (Gryllotalpa gryllotalpa) est un insecte de la classe de Orthoptères, qui en fait une cousine proche de la sauterelle, du grillon et du criquet. C’est un insecte nocturne totalement inoffensif qui peut impressionner par sa taille et son apparence. Longue de 4 à 5 cm, la courtilière est robuste. Elle est dotée de pattes antérieures fouisseuses, de yeux ovales et longs ocre jaune, d’un thorax brun duveteux, roux sur le dessus. Sa paire d’ailes transparentes lui permet de voler.
C’est un insecte pratiquement aveugle qui vit dans des galeries sous terre très superficielles. Ces galeries irrégulières, de l’épaisseur d’un doigt, courent sous le sol sur plusieurs mètres, et peuvent légèrement craqueler la terre. Très puissante, elle est capable de déplacer 100 fois son poids de terre. En revanche, elle est d’une discrétion absolue. Sauf au moment de la reproduction. En effet, le mâle se met à striduler de manière très bruyante, à la manière d’un grillon. Il n’y a pas d’accouplement à proprement parler puisque le mâle dépose simplement une capsule près de l’orifice génital de la femelle qui libère elle-même les spermatozoïdes.
Le cycle de vie de la taupe-grillon
Le cycle de développement des courtilières dure de 18 à 30 mois.
Larve de courtilière
Le mâle chante au printemps en frottant ses ailes
La femelle pond périodiquement de mai à juillet plusieurs centaines d’œufs dans des nids souterrains aménagés dans des galeries profondes. Ces nids ont la forme de boules solides, grosses comme le poing, décelables à de petits monticules de terre et de débris végétaux
Les larves éclosent et passent par deux mues différentes avant l’hiver. Elles sont « surveillées » par la femelle et évoluent dans les galeries creusées par leurs parents
Les larves hivernent dans les galeries et se réveillent au printemps suivant
Elles connaissent à nouveau trois mues avant de devenir adultes et de se reproduire l’année suivante.
Les dégâts qu’elle occasionne
C’est par son régime alimentaire omnivore que la courtilière est relativement ambivalente. En effet, les courtilières sont très actives au printemps et jusqu’en automne.
Elles se nourrissent de racines, de tubercules et de bulbes qu’elles trouvent dans les jardins, les cultures maraîchères ou les prairies.
Elles ont aussi la fâcheuse habitude de dévorer le collet des plantes et de simplement les sectionner à la base.
Elles apprécient tout particulièrement les sols meubles, bien drainés et frais, et plutôt sablonneux.
On la trouve aussi souvent dans le tas de compost.
Au-delà du fait de manger les racines, elles détruisent les semis ou soulèvent les plants.
Son apport au jardin :
Pour autant, cette courtilière peut se montrer très utile dans la lutte contre certains ravageurs. En effet, elle se nourrit aussi d’insectes qui vivent sous le sol à l’état de larves.
Elle affectionne tout particulièrement les vers blancs de hanneton, les larves de taupin, les vers gris, également appelés tipules, ou les larves des noctuelles, qui sont de gros ravageurs de culture.
Il lui arrive aussi de dévorer quelques fourmis et vers de terre, et même des limaces.
De même, elle a la capacité de retourner la terre donc de l’aérer. Mais c’est surtout les ravages sur les cultures que les jardiniers retiennent.
Comment s’en débarrasser ?
La courtilière connaît quelques prédateurs naturels, à savoir la musaraigne, la taupe, la corneille, l’étourneau, la pie et le merle,le hibou et la chouette, le blaireau et le hérisson. Quant aux scarabées, ils se régalent des œufs. Mais ces ennemis naturels de la courtilière sont assez difficiles à inviter dans son jardin !
Sinon, plusieurs méthodes s’imposent pour vous débarrasser des courtilières :
Enterrer en avril, au ras du sol, des récipients comme des boîtes de conserve où les courtilières tomberont
Essayer de repérer les nids grâce aux petits monticules de terre en juin-juillet. Il vous suffit de les déterrer et de les détruire
Suivre les galeries horizontales jusqu’à l’entrée de la galerie, verticale. Il suffit d’y verser de l’huile végétale usagée, puis de l’eau, ou mieux encore du purin d’ortie. Les œufs et les larves sont détruits, les adultes remontent à la surface et pourront être emmenés loin
Le recours aux nématodes est certainement le traitement le plus efficace.
Écrit par Pascale Bigay | L'écriture a ponctué la vie de Pascale. Tout comme la nature, la botanique, le jardinage... C'est pourquoi à travers ses mots, elle vous fait partager ses expériences et ses découvertes de jardinage, ses plantations de vivaces ou d'arbustes, ses recettes du potager, la vie de ses poules...