Vous habitez une région où les hivers sont parfois froids et longs mais avez envie de déguster des légumes primeur ? La couche chaude est une technique simple, basée sur un châssis, qui vous permettra de récolter vos légumes dès janvier ou février suivant les régions.
La couche chaude est en fait un tapis à la chaleur constante qui permet de cultiver des plantes délicates ou des légumes en primeur. Bien évidemment, il est possible d’utiliser des résistances électriques ou des mini-serres… Mais la couche chaude est nettement moins onéreuse, plus simple à mettre en place et surtout plus écologique que ces solutions.
La couche chaude est constituée d’un châssis en bois (ou en parpaings) dans lequel est posé un fond de fumier frais additionné de feuilles mortes ou de branchages broyés et recouvert de terreau. Ces couches successives forment un lit très douillet pour accueillir des cultures de légumes en janvier février alors que les températures sont encore froides.
Idéalement, la couche chaude se met en place dès le mois de novembre ou décembre, des mois où les activités au potager sont plus réduites.
Pour constituer une couche chaude, il faut obligatoirement un châssis. Si vous n’êtes absolument pas bricoleur, vous pouvez vous en procurer un dans un magasin spécialisé. Mais la réalisation d’un châssis en bois reste accessible à tous…
Ce châssis est facile à fabriquer avec des planches de coffrage ou des palettes, ou n’importe quelles planches de récupération. Il vous faut également un vitrage pour poser sur le dessus. Ce vitrage peut être une plaque de plexiglass ou mieux encore une vieille fenêtre. Le verre sera beaucoup plus isolant que polyméthacrylate de méthyle.
À présent que votre châssis ou caisson est fabriqué et mis de côté, reste à créer la couche chaude.
Pour être totalement efficace, votre couche chaude doit être exposée plein sud afin de bénéficier au maximum du soleil hivernal.
Si vous habitez dans une région où les hivers peuvent être rigoureux, vous pouvez entourer votre châssis de bottes de paille.
Si vous ne disposez pas de fumier de cheval, utilisez un autre fumier dit chaud comme le fumier d’ovins (moutons ou chèvres) ou de lapin.
La couche chaude va passer par différentes phases dès lors que la fermentation commence. Pendant une dizaine de jours, la couche chaude va afficher une température de 60 à 70 °C. Pendant cette phase, il est important de… ne rien faire !
Ensuite, la température va se stabiliser autour de 20 à 25 °C.
Petit à petit, la température va doucement baisser. Mais, en laissant le châssis fermé, vous maintiendrez une température correcte autour de 15 à 20 °C. C’est la température idéale pour commencer quelques semis ou installer des godets ou terrines.
Quelques conseils en plus :
Pour être sûr de la température qui règne dans votre châssis, l’achat d’un thermomètre de compost est recommandé.
Cette couche chaude va vous permettre d’installer des godets de plantes potagères semées et démarrées à l’intérieur comme les tomates, les courgettes, les courges…
En mars, si vous ne disposez pas d’une véranda, idéale pour produire vos plants de légumes du soleil, vous pourrez y faire vos semis directs de tomates et courgettes, aubergines, poivrons et piments, melons...
Vous pouvez aussi semer directement dans le terreau des légumes qui seront récoltés en primeur, plus tôt dans la saison. Ainsi, dès le mois de janvier ou février, vous pourrez semer des carottes précoces, des radis, des épinards, des laitues, des navets...
La couche chaude est aussi indispensable pour cultiver des poireaux d’été.
A découvrir :
Quelles que soient les cultures que vous menez dans votre couche chaude, n’oubliez pas d’arroser en pluie assez régulièrement. Et pensez à vérifier la température tout aussi régulièrement.
Pour aller plus loin :
©Halamka, ©Pascale Bigay, ©Janine Lamontagne, ©Lowkick