Ces plantes insolites ont le don de fasciner les plus réfractaires au jardinage. Leurs feuilles étranges ceinturées de poils glanduleux rouges, ou bien en forme de pièges à loup ou d’urnes en font des sujets dignes d’un cabinet de curiosités. Leur étrangeté tient aussi à leur mode de vie lié à un milieu réputé hostile pour les autres plantes.
Les plantes carnivores sont parvenues à coloniser des milieux très pauvres grâce à leur faculté à digérer des proies animales en complément de leur fonction chlorophyllienne. Contrairement aux champignons, elles font bel et bien partie du monde végétal. Elles réclament en effet le soleil pour assurer leur photosynthèse. Elles sont qualifiées de « carnivores » lorsqu’elles sont capables :
Certaines plantes piègent en effet des insectes comme l’arum mais ne possèdent pas les enzymes pour les digérer.
Pour cela, les feuilles parées de couleurs vives ont développé des systèmes très variés de piégeage : poils englués, feuilles-mâchoire, feuille-toboggan… La digestion est assurée soit par des enzymes chez les dicotylédones, soit par des bactéries.
Les plantes carnivores appartiennent ainsi à diverses familles botaniques (Droséracées, Nepenthacées, Broméliacées…). Elles ont ainsi évolué vers un seul et même objectif, survivre en milieu très pauvre et humide, tout comme on peut le voir avec les plantes grasses adaptées à survivre en milieu sec.
Elles vivent dans les eaux acides de lacs, de mares ou de fossés, dans des sols sableux lessivés, dans des tourbières et même exceptionnellement dans les branches des arbres comme le Nepenthes.
La confrontation avec un milieu riche ou avec d’autres plantes classiques leur est souvent fatale ! Il est donc impératif de ne pas les nourrir d’engrais. Le Nepenthes peut cependant recevoir des microdoses d’engrais spécial orchidées.
Choisissez un endroit très lumineux que ce soit dans la maison ou le jardin. Ces plantes vivent en effet en milieu découvert hormis la grassette peuplant des zones mi-ombragées. Leur capacité à digérer des insectes ne les dispense pas de réaliser la photosynthèse.
Bon nombre de plantes carnivores sont issues de climats tempérés froids et acceptent de vivre dans le jardin, comme la Drosera et la grassette (Pinguicula) de l’hémisphère nord, la dionée (Dionaea), tous les Sarracenia, le Darlingtonia. Il est indispensable de leur offrir une période de froid durant les 3 mois d’hiver soit : jusqu’à -12°C dans une tourbière aménagée et 15°C maximum. Cependant dans un pot de moins de 100 l, mieux vaut placer les plantes dans une serre froide hors-gel, dans une véranda ou dans la maison avec un maximum de 15°C.
Utilisez une eau très pure, de l’eau de pluie ou de l’eau déminéralisée pour fer à repasser, ou encore de l’eau de ville filtrée au travers des cartouches échangeuses d’ions (voir au rayon aquariophilie).
Pour aller plus loin :
Les plantes carnivores comme le Pinguicula, le Drosera, le Nepenthes forment une très bonne association avec les orchidées d’intérieur. Elles capturent entre autres les mouches de terreau dont les larves causent des dégâts aux racines d’orchidées.
Les plantes carnivores capturent les mouches, c’est vrai. Mais par expérience, j’ai constaté qu’elles les attiraient aussi… Donc le bilan ne va quand même pas en faveur de la suppression des mouches, c’est plutôt le contraire. Ceci dit, ce sont des plantes très intéressantes et relativement faciles à condition de respecter à minima la règle de base : ne jamais arroser avec l’eau du robinet (eau de pluie, eau déminéralisée, eau osmosée).