Les conifères sont connus pour leur silhouette immuable en toute saison, mais quelques-uns d’entre eux s’émancipent et déploient une parure de feu à l’automne avant de se dénuder complètement. Les montagnards vous parleront du mélèze tandis que les collectionneurs évoqueront le cyprès chauve et le Metasequoia, un Américain et un Chinois qui valent bien le détour !
Ce conifère typique des régions marécageuses de Louisiane est facilement reconnaissable lorsqu’il pousse au bord de l’eau. En effet, ses racines forment alors des sortes de moignons, les pneumatophores qui pointent hors de l’eau ou du sol inondé pour permettre à l’arbre de mieux respirer.
Ce bel arbre de forme pyramidale atteint 25 m de haut (40 m dans son aire d’origine) et s’utilise fréquemment pour orner les bords d’une pièce d’eau. On profite alors du reflet dans l’eau de son feuillage plumeux vert clair qui se mue en brun cuivré à l’automne.
Il accepte cependant de pousser dans des conditions plus sèches, dans un sol ordinaire profond et frais, plutôt acide même s’il tolère le calcaire. La base du tronc possède des contreforts jusqu’à 2 m de diamètre, qui aident l’arbre à se stabiliser dans des sols mouvants. Sa longévité est de 300 à 500 ans !
Pour distinguer le cyprès chauve du Métaséquoia, observez la disposition des ramilles qui portent les aiguilles souples sur 2 rangs. Elles sont légèrement décalées chez le cyprès chauve alors qu’elles sont parfaitement opposées chez le métaséquoia.
Une autre espèce également très prisée, Taxodium ascendens ‘Nutans’, pousse dans les mares peu profondes des landes à pins du bord de côtes, toujours à l’est des Etats-Unis.
Ses ramilles cylindriques ont un port retombant qui donne beaucoup de charme à sa silhouette. Il se pare également de belles couleurs roux orangé à l’automne.
L’espèce glyptostroboides est la seule du genre. Elle était connue depuis longtemps des paléontologues qui la considéraient comme un arbre fossile datant du pliocène (5 millions d’années). La découverte de trois peuplements résiduels en Chine occidentale à partir de 1941 a changé la donne.
Germant facilement et bénéficiant d’une croissance rapide, l’espèce est aujourd’hui diffusée dans la plupart des arboretums et grands parcs de climat tempéré. Elle reste cependant inscrite sur la liste rouge des espèces en voie de disparition.
Ce conifère de la même famille que les séquoias (Taxodiacées) forme aussi un arbre honorable capable d’atteindre 30 m de haut en culture (50 à 60 m de haut dans son milieu naturel). Le tronc rougeâtre à gris, franchement conique, présente très vite des cannelures. Celles-ci forment un large empâtement à la base, plus ou moins entrelacé, susceptible d’atteindre 2 m de diamètre !
La ramure présente une silhouette conique à colonnaire. Ses ramilles opposées sont constituées d’aiguilles souples d’une belle teinte claire qui devient dorée puis brun roux à l’automne. Son bois de bonne qualité en fait également une espèce appréciée pour une exploitation forestière d’altitude.
Plantez-le Métaséquoia en pleine lumière pour activer sa croissance. Supportant assez bien la taille, il peut être amené à former une grande haie. L’essence est aussi prisée pour une culture de bonsaï, car avec sa croissance rapide et son écorce fibreuse, on parvient à lui donner l’allure d’un vieil arbre en peu d’années.
Il préfère un sol acide et frais mais supporte aussi le calcaire. Les gelées automnales peuvent endommager les ramilles qui finissent de pousser assez tard en saison.
Le bouturage en juin ou en hiver et le semis en février, après stratification des graines, sont assez simples à réaliser.
Texte Eva Deuffic
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