Elle ne paye pas de mine cette plante herbacée. Pourtant, la plante à verrues renferme de nombreuses vertus, dont le soin de cette petite excroissance de la peau. Découvrez les différents bienfaits de la chélidoine et comment la cultiver au jardin !
La chélidoine est une plante spontanée commune en Europe. On la trouve au bord des chemins, dans les fossés, à la lisière des bois ou dans des friches. Comme toutes les adventices, elle est révélatrice de la nature du sol. Elle indique un substrat azoté et calcaire. Ainsi, si votre sol est acide mais que de la chélidoine pousse, c’est qu’il renferme des roches calcaires introduites.
La Chelidonium majus appartient à la famille des Papavéracées. C’est une plante vivace herbacée aux tiges dressées, ramifiées et poilues. Mesurant 30cm à 50cm de haut, elle dispose d’un feuillage vert-bleuté, aux abords découpés, irréguliers et arrondis. Ce feuillage souple accueille des petites fleurs jaunes composées de 4 pétales ronds et d’une petite touffe d’étamines. Il existe un cultivar (‘Flore Pleno’) aux fleurs doubles formant des pompons décoratifs.
Au cœur de cette tige rigide, coule un suc jaune que l’on utilise pour lutter contre les verrues. Herbe aux verrues, herbe aux corps ou plante à verrues… Cette sève lui a valu de nombreux surnoms. Elle a la propriété de dessécher la peau et d’estomper les verrues, jusqu’à les faire disparaître. La chélidoine est aussi utilisée en homéopathie afin d’améliorer la circulation sanguine et la tension artérielle. Elle aurait des propriétés antispasmodiques, dépuratives et cholagogues. Toutefois, hormis pour soigner les verrues, les remèdes à base de chélidoine doivent être pris sous contrôle médical. En effet, la plante peut s’avérer irritante et toxique en externe ou en interne.
Il suffit de couper la tige et tamponner la verrue avec ce latex. Pour enlever définitivement une verrue, il faut en général plusieurs applications. Réitérez l’opération chaque jour jusqu’à la faire disparaître. Attention à ne pas toucher d’autres parties du corps, elles seraient irritées par la sève. Il ne faut pas non plus l’ingérer, seulement l’appliquer localement et avec parcimonie.
Placez la chélidoine au soleil ou à la mi-ombre, dans un sol frais et drainé. Rustique, cette vivace n’a pas peur du froid ! Même si elle pousse spontanément dans un sol neutre à calcaire, vous pouvez la cultiver dans tout type de substrat et même en pot.
Vous trouverez facilement des graines à semer. Procédez alors au début du printemps ou à l’automne. Commencez par nettoyer la parcelle en retirant les adventices et les cailloux. Passez un coup de râteau puis, semez à la volée. Recouvrez d’un centimètre de terre et maintenez un sol humide jusqu’à la levée. Une fois que les jeunes plantules ont 2-3 feuilles, éclaircissez en laissant 30cm entre chaque.
Vous ne faites pas un semis mais vous plantez directement une chélidoine en godet. Dans ce cas, faites tremper la motte dans une bassine d’eau. Creusez un trou deux fois plus gros que le volume de la motte. Placez la motte dans le trou, rebouchez, tassez et arrosez. N’hésitez pas à ajouter une couche de paillage pour préserver l’humidité du sol. Au bout de quelques années, sachez que vous pouvez sortir de terre votre chélidoine et la diviser en deux à l’aide d’une bêche. Replantez ensuite les éclats à deux endroits différents.
Aucun entretien n’est à prévoir pour cette plante médicinale. Elle se contente de tout type de sol, même pauvre.
L’arrosage n’est pas non plus utile mis à part juste après la plantation. Vous pouvez toutefois lui octroyer une couche de paillage. Si vous ne voulez pas qu’elle se ressème toute seule, coupez les fleurs dès qu’elles fanent, juste avant qu’elles libèrent leurs graines.