Coprin, rosé des prés, coulemelle ou encore morille pour les plus connus ; qui a dit qu’on était obligé d’aller dans les bois pour trouver de bons champignons ? Nos jardins aussi peuvent receler de véritables petits trésors fongiques.
Remarque importante : tous les champignons ne sont pas comestibles. Si vous avez le moindre doute, n’hésitez pas à demander conseil auprès d’un pharmacien. Pour l’aider, pensez à bien arracher le pied du champignon et non le couper. En effet, des éléments importants pour l’identification peuvent s’y trouver.
Probablement le plus facile à trouver dans nos pelouses, le rosé des prés (ou agaric champêtre) est un cousin du célèbre champignon de Paris.
Outre son chapeau blanc et ses lames rose vif au stade juvénile, il se reconnaît facilement grâce à son pied « en fuseau », dont le diamètre diminue en se rapprochant du sol.
Il est très proche du boule-de-neige (Agaricus arvensis) qui est un peu plus grand, mais tout aussi comestible.
Pour aller plus loin : Découvrir le rosé des prés
Avec sa silhouette caractéristique, difficile de passer à côté :
Le coprin chevelu est aussi appelé « goutte d’encre », en raison de l’aspect que peuvent prendre les lamelles lorsqu’elles mûrissent. D’ailleurs, à partir de ce moment, il ne devient plus comestible. Ramassez-le de préférence lorsqu’il arbore un beau blanc et que ses lamelles sont encore blanches ou rosées.
Pour aller plus loin : Découvrir le coprin chevelu
Grand classique des champignons, la coulemelle est constituée d’un grand chapeau pouvant faire jusqu’à 40 cm de diamètre. Il semble couvert d’écailles, dont le nombre et la taille diminuent lorsqu’on s’éloigne du centre.
Le pied peut atteindre 15 à 35 cm de hauteur. Il est creux, doté d’une base plus large et d’un anneau près du chapeau.
À l’instar du coprin et de nombreux champignons, seuls les jeunes sujets en bon état doivent être consommés. Les lames doivent être encore blanches et le chapeau pas complètement ouvert.
Pour aller plus loin : Découvrir la coulemelle, ou lépiote élevée
Si vous avez de la chance, vous pourrez trouver ce champignon dans votre jardin, mais au printemps uniquement.
Du pied au chapeau, tout est creux chez la morille. Le chapeau est ce qui permet de mieux la reconnaître. Arrondi ou légèrement allongé, il est brun noirâtre en début de croissance et s’éclaircit ensuite pour prendre une teinte plus claire. Enfin, il est constellé d’alvéoles profonds.
Remarque importante, la morille crue est toxique. C’est pourquoi, elle doit être bien cuite avant consommation.
Pour aller plus loin : Morille : l’identifier, la cueillir, la cuisiner
Version naine de la morille (d’où son nom), le morillon possède surtout un chapeau plus petit que sa « cousine ». Il est moins fourni en alvéoles, et ces derniers sont également moins profonds.
Le pied peut, en revanche, être un peu plus grand selon les spécimens.
À noter enfin que les conseils de cuisson sont les mêmes que pour la morille pour être comestible.
Pour aller plus loin : Morillon : un champignon aux allures de morille
Ce champignon doit son nom à la base violacée de son pied. Ce dernier est plutôt court, au regard du large chapeau qui l’orne. Celui-ci peut en effet atteindre 15 cm de diamètre. Par temps humide, son toucher est légèrement gras. Il est teinté de beige plus ou moins foncé.
À ne pas confondre avec le pied-bleu qui, lui, pousse plutôt dans les bois.
Pour aller plus loin : Pied violet : tout savoir sur le Lepista saeva
Petit champignon à la teinte brun-orangé, le marasme des Oréades est constitué d’un chapeau mamelonné, dont les lames blanches ou crèmes sont assez espacées.
Le pied, pouvant atteindre 8 cm de haut, est de la même couleur que les lames, voire un peu plus foncé. Il est également très fin (en général moins de 1 cm).
Pour aller plus loin : Marasme des oréades : tout savoir
Facilement reconnaissable, l’hygrophore des prés se caractérise surtout par son chapeau arrondi et orangé, mais également par ses lames orange pâle, assez espacées et surtout non-séparées du pied.
Si vous êtes gourmand, il a aussi l’avantage de pousser en groupe.
C’est un véritable révélateur de la qualité environnementale.
Pour aller plus loin : Hygrophore des prés : l’identifier, le récolter et le cuisiner
Aussi appelé mousseron vrai, le tricholome de la Saint-Georges est un très bon champignon, mais dont la saveur farineuse pourra rebuter certains palais.
Il se reconnaît grâce à son chapeau blanc bombé, au bord enroulé vers l’intérieur.
Autre signe distinctif : ses lamelles blanches sont particulièrement serrées. Son pied blanc, ferme, est dépourvu d’anneau.
Pour aller plus loin : Tricholome de la Saint-Georges : le mousseron vrai
Il existe aussi le Tricholome terreux : un champignon généreux
Pas besoin d’aller jusqu’en forêt pour trouver des champignons. Ils poussent aussi dans les jardins. Certains sont comestibles, mais attention, d’autres peuvent être toxiques.
On connaît mal les champignons qui poussent sur les pelouses et ils n’ont pas forcément bonne réputation. L’avantage, c’est qu’on les repère assez facilement. L’inconvénient, c’est qu’ils attirent le regard des enfants et suscitent l’inquiétude des parents. La consigne de prudence est de ne pas y toucher. Si vous souhaitez les éliminer, mieux vaut les ramasser délicatement en retirant le mycélium et en les plaçant dans un sac. Vous pouvez aussi passer la tondeuse mais vous risquez une dispersion des spores qui les feront repousser.
S’il n’y a pas de jeunes enfants fréquentant le jardin, vous pouvez tout à fait y laisser pousser les champignons et chercher à les identifier. La plupart ne présente pas de danger et appartient à la famille des saprophytes, c’est-à-dire se nourrissant de matière organique morte. On les trouve en général sur un vieux tronc d’arbres, une souche, des racines en décomposition ou au pied des graminées à gazon.
D’autres s’attaquent aux conifères, aux feuillus fragilisés ou aux arbustes et sont capables de les tuer. L’espèce la plus courante de ces nécrotrophes est l’armillaire couleur de miel qui parasite les troncs. Ce champignon est consommé en Europe de l’Est mais n’est pas apprécié chez nous. A juste titre car il est toxique cru et comestible bien cuit mais franchement indigeste !
Attention, des champignons toxiques provenant de la forêt peuvent aussi se retrouver dans votre jardin, à proximité des arbres. C’est notamment le cas du Paxille enroulé au chapeau strié sur le bord et aux lamelles roussissantes, ou de l’amanite tue-mouche, souvent repérée près des bouleaux.
Restent néanmoins des espèces nettement plus sympathiques comme les russules (charbonnière, entière, comestible) appréciant le dessous des feuillus et qui peuvent être cuisinées, ou les rosés des prés, de la famille des champignons de Paris qu’on peut déguster aussi bien crus que poêlés. N’hésitez pas à montrer votre cueillette à domicile à un pharmacien, avant de vous mettre à table.
Fabienne Lisse
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