La larve de cette petite mouche brune (Contarinia nasturtii) s’attaque à tous les choux et peut provoquer des dégâts importants. Souvent, elle ralentit la croissance des choux, et provoque l’avortement des inflorescences, donnant ainsi naissance à des choux « borgnes ».
Comment reconnaître et prévenir l’invasion de cet insecte ?
La cécidomyie du chou (Contarinia nasturtii) est une petite mouche jaune verdâtre à brun de plus ou moins 2 mm de longueur. C’est un insecte diptère qui appartient à la famille des Cecidomyiidae. Il se reconnaît à ses ailes, nervurées et peu pubescentes, velues, et à ses antennes et pattes minces et effilées.
À partir de la fin mai et jusqu’à la fin juin, les adultes de la première génération sortent de leur hibernation pour s’envoler et s’accoupler. Une fois fécondées, les femelles pondent leurs œufs à la base des tiges, dans les feuilles du cœur, près des boutons floraux ou des bourgeons terminaux de la plante hôte.
3 à 10 jours après la ponte, les œufs éclosent pour donner naissance à des larves de 2 mm de long, de couleur jaune citron. Bien qu’elles ne possèdent pas de pattes, elles ont la capacité de sauter. Elles s’attaquent à la partie supérieure des pétioles des feuilles sur lesquels elles déposent de la salive (et des enzymes) pour en faciliter la digestion.
Deux semaines après leur naissance, elles se nymphosent dans le sol dans un cocon de soie. Et une nouvelle génération d’adultes émergent…
De 3 à 5 générations par an peuvent s’en prendre à vos choux du mois de mai au début de l’automne, et en particulier entre juin et août.
Les cécidomyies du chou se développent surtout par temps humide, et surtout dans un sol humide. Si les larves éclosent en milieu non favorable, elles stoppent leur croissance pour attendre des jours meilleurs !
Ce sont les larves qui provoquent les plus gros dégâts, à savoir des malformations et des boursouflures au niveau du pétiole des plantes, du bourgeon central et des inflorescences. Elles empêchent le développement normal des tissus. Les feuilles continuent malgré tout à se développer mais mal, elles subissent alors des rotations caractéristiques.
La croissance est largement ralentie, les inflorescences peuvent avorter. On remarque aussi des choux « borgnes » qui n’ont pas de cœur ou des choux à plusieurs têtes.
Les larves provoquent souvent le développement de champignons ou de bactéries.
La cécidomyie s’attaque essentiellement aux choux, et en particulier
Il n’y a aucun répulsif efficace contre la cécidomyie du chou. Tout passe donc par la prévention et la protection des cultures de choux.
La pose d’un filet anti-insectes
Ce filet doit avoir les mailles les plus fines possibles, par exemple d’1 mm. Il sera posé sur des arceaux et ne doit pas toucher les choux pour être efficace. Il faudra le laisser sur les planches de choux de mai à août, laps de temps qui correspond au vol des adultes.
La rotation des cultures
La rotation des cultures des Brassicacées est un moyen efficace de lutter contre les cécidomyies. Appliquez une rotation d’au moins 3 ans, car certains adultes peuvent passer l’hiver dans le sol et ressortir au printemps.
Le pyrèthre avec précaution
Le pyrèthre est un insecticide naturel, issu de la Pyrèthre de Dalmatie (Tanacetum cinerariifolium), plante des la famille des Astéracées, et autorisé en agriculture biologique. Ne l’utilisez que si l’attaque est avérée en pulvérisant uniquement et de façon très ciblée les feuilles de cœur et les jeunes choux. En effet, le pyrèthre ne fait guère la différence entre les insectes parasites et les insectes auxiliaires comme les coccinelles ou les syrphes.
Ceci va aussi vous intéresser :
©Tomasz Klejdysz