Alors que le compostage est obligatoire pour tous depuis le 1er janvier 2024, penchons nous sur le Bokashi. Venu du Japon, le Bokashi est une technique de compostage en anaérobie, particulièrement adaptée au logement urbain. Constitué d’un seau à double fond, doté d’un couvercle, il permet de composter tous les déchets organiques de table et de cuisine pour les transformer en jus de fermentation, un excellent engrais, et en « compost ». À la différence du lombricompost, il ne s’appuie pas sur le travail des vers de terre. Nos explications pour comprendre comment fonctionne le Bokashi.
Pour en savoir plus :
Littéralement, en japonais, le Bokashi signifie « matière organique fermentée ». En trois mots, tout est dit ! En effet, ce système de compostage s’appuie sur la fermentation des matières organiques en milieu anaérobie, c’est-à-dire fermé et sans dioxygène, et avec l’intervention de micro-organismes comme certaines bactéries. Concrètement, ces micro-organismes s’activent pour transformer les glucides présents dans les déchets en acides lactiques. Ce sont ces mêmes acides lactiques qui vont arrêter la putréfaction normale des matières organiques et leur permettre de se « conserver ». Dès lors, ces matières organiques fermentées sont très riches en nutriments.
Et on obtient deux résultats : un jus de fermentation, idéal comme engrais pour les plantes vertes, et un digestat assimilable à un « compost ». Ce « compost » est visiblement différent du compost obtenu dans un composteur ou un vermicomposteur. Tout simplement car les biodéchets ne sont pas mangés et digérés par les vers de terre ou les bactéries, mais fermentés. Concrètement, les déchets gardent plus ou moins leur apparence et ne sont pas désagrégés.
À la différence du composteur de jardin ou du lombricomposteur, le Bokashi permet de composter TOUTES les matières organiques issues de la cuisine. Outre les épluchures de fruits et légumes (y compris les agrumes et les alliacées), les coquilles d’œufs, le marc de café et les sachets de thé, on peut déposer dans le seau les restes de cuisine, les féculents (pain, riz, pâtes…), les restes de viande et de poisson, ou de produits laitiers. C’est donc une technique de compostage totalement adaptée à qui veut réduire drastiquement le volume de ses déchets.
Pour adopter cette méthode de recyclage des biodéchets, il vous faudra vous procurer un seau à double fond, muni d’un couvercle et d’un robinet pour le thé de compost (idéalement deux seaux c’est mieux, pour avoir une rotation), un sac d’activateur pour accélérer le processus de fermentation, et un ustensile pour tasser les déchets. L’activateur est un mélange de son de blé, de mélasse et de micro-organismes. Ces kits de démarrage sont venus en ligne sur une multitude de sites dédiés.
Le fonctionnement du Bokashi :
L’ajout de biodéchets ne se fait qu’une seule fois par jour pour éviter de trop ouvrir le couvercle.
Lorsque le seau est plein, il faut ajouter une dose d’activateur et ne plus ouvrir le seau pendant 2 semaines pour la fermentation s’achève. C’est à ce moment que le deuxième seau est utile pour poursuivre le compostage de ses déchets !
Tous les 2 à 3 jours, on peut récupérer du jus de fermentation qui sert d’engrais, à condition de le diluer. Comptez 10 ml de jus de fermentation pour 10 litres d’eau.
Quant au digestat, très acide, il peut être enterré dans les parcelles du potager ou mis dans son bac à compost personnel ou les composteurs collectifs mis à disposition sur l’espace public par les métropoles. On peut aussi le laisser sous une bâche pour que le processus de fermentation se poursuivre.
Ceci pourrait vous intéresser :
©Leasas_photo ©Gennadiy Fravchenko ©Robin de Roeck ©Permaculture Apartment