Le caractère aromatique du feuillage ou de l’écorce des arbres est à la fois rare et salutaire. En effet, la médecine traditionnelle s’en servait beaucoup pour soigner. Leur intérêt ne s’arrête pas là, le plaisir est à la fois dans les parfums diffusés à plusieurs mètres à la ronde et dans leur aspect ornemental.
Cet arbre gigantesque, riche en huiles essentielles, incarne l’exotisme australien bien qu’il soit devenu l’essence la plus plantée au monde en région sèche tropicale et subtropicale. L’eucalyptus bénéficie en effet d’une croissance rapide, sans interruption hivernale, et généralement d’une grande résistance à la sécheresse. Il existe assez peu d’espèces adaptées à notre climat tempéré parmi les 600 espèces connues mais elles valent la peine de s’y intéresser.
Cinnamomum camphora est un arbre aux propriétés médicinales tout aussi méritantes que celles de l’Eucalyptus. Cependant son huile essentielle est plus connue sous le nom de Ravintsara, produite à Madagascar pour soigner notamment les problèmes respiratoires et pour ses propriétés anti-inflammatoires. Saviez-vous que le camphrier après son introduction à Madagascar a perdu sa teneur en camphre ? Sans doute suite à une hybridation avec une autre espèce de Cinnamonum. Sa composition se rapproche ainsi de celle de l’eucalyptus. L’arbre appartient à la même famille que notre laurier sauce (Lauracée).
Le camphrier, originaire de Chine, Corée et Japon est parvenu à se naturaliser un peu partout sur les différents continents. Il résiste à des froids de l’ordre de -10°C. Sa taille atteint 6 à 10 m de haut sous nos climats ce qui en fait un arbre modeste. Son feuillage dense et persistant se reconnaît à cette odeur caractéristique de camphre lorsqu’on le froisse. Les Chinois le considèrent comme l’arbre de vie et consomment ses fruits qui permettraient d’atteindre l’immortalité ! L’arbre a survécu à la bombe d’Hiroshima tout comme le Gingko.
C’est la seule espèce de Cinnamonum apte à pousser en France. Très tolérant à la sécheresse, il peut endurer de courtes gelées et se plaît parfaitement en zone méditerranéenne ou sur le pourtour atlantique. Plantez-le en zone protégée des vents violents, dans un sol de préférence sablonneux. L’arbre accepte bien la taille souvent pratiquée en fin d’hiver pour ôter les bois noircis. Il peut ainsi se maintenir en bac en buisson modeste, un peu partout s’il est paillé et protégé par un voile d’hivernage.
Drimys winteri appartient à la famille des Wintéracées. Il forme un petit arbre persistant à caractère sacré dans sa zone d’origine Chili-Argentine.
Sa silhouette compacte présente un beau feuillage vert lustré, au revers glauque, dégageant des essences aromatiques au froissement. Sa taille varie entre 4 et 10 m de haut. Ces rameaux grenat à leur naissance forment ensuite une écorce lisse, grisâtre. Réduite en poudre, elle est utilisée pour relever les plats avec son goût de cannelle. Les marins en emportaient pour ses propriétés antiscorbutiques.
Les sujets adultes arborent une exceptionnelle floraison blanche, au parfum de jasmin, en mai-juin. Les baies contiennent des graines au goût poivré appelé « poivre de Chiloé ».
Le Drimys winteri se plaît particulièrement sur le littoral océanique car sa rusticité tourne autour de -10°C. Sa croissance est assez rapide. Plantez-le dans tout sol frais à sec mais bien drainé, au soleil comme à mi-ombre, mais abrité du vent afin de préserver sa floraison. Portez des gants si vous le tailler car sa sève est irritante.
Eva Deuffic
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