Cet article vous détaille la conception et les végétaux employés pour générer une ambiance de garrigue. Cette formation végétale est typique du bassin méditerranéen. Arbres et arbustes résistants à la sécheresse vous feront voyager grâce aux teintes argentées et aux parfums des feuillages.
Cet aménagement urbain évoque avec beaucoup de réalisme un torrent asséché dévalant les pentes d’un paysage de garrigue. Sur fond d’alignement d’arbres aux formes verticales, devancées par une haie moutonnante d’éléagnus et de fusains se profile une grande plage de galets blancs. Celle-ci est interrompue par un cheminement de gros galets rouges où alternent des plantes basses aromatiques.
Seuls deux types d’arbustes sont plantés : Eléagnus x ebbingei et Fusains du Japon (Euonymus japonicus).
Le jardinier joue sur le contraste des couleurs de feuillage, vert sombre argenté pour l’un et vert éclatant pour l’autre et sur la taille individuelle de chaque sujet pour diversifier la scène.
Ainsi les arbustes affichent des formes moutonnantes ou cubiques de différentes dimensions qui évoquent un paysage naturel.
En quelques traits, le mariage du minéral et de quelques végétaux typés suffit à peindre un paysage méditerranéen sous un soleil de plomb d’où s’élève une brise légère.
Lavandes, santolines, romarins et buis taillés en boule alternent avec les touffes éparses de cheveux d’ange (Stipa tenuifolia).
Le mouvement léger et la blondeur des chaumes du Stipa contrastent joliment avec les épis colorés et raides des lavandes d’une part et les formes massives des galets rouges et des buis d’autre part.
Les grandes plages de galets rouges, blancs ainsi que le sable dessinent des taches de couleur bien définies. La présence du minéral en paillage contribue à l’évocation de la garrigue ainsi qu’au maintien de la fraîcheur du sol.
Ce déferlement de galets empreints de parfums de garrigue s’accompagne d’éléments structurant forts. Les grandes potées émaillées de rouge ou de bleu et un grand palmier viennent rafraîchir l’ambiance tout en nous ramenant à quelque chose de plus exotique et urbain. Le palmier est un Coco du Chili (Jubaea chilensis), un magnifique sujet aux palmes courbes qui trône royalement dans un grand bac de bois et donne du relief à la scène.
La suite va nous aider à comprendre comment les formes interviennent dans notre perception de la scène.
La forme des feuilles, des fleurs, la texture des feuillages doivent jouer le rôle principal dans une association. La réussite d’un massif doit pouvoir s’apprécier sur une photo noir et blanc même si la couleur apporte indéniablement une dimension supplémentaire. Elle doit cependant rester secondaire.
Perspective accentuée par les formes
Par un effet d’optique, les formes calmes, arrondies, moutonnantes des boules de buis, des poteries paraissent proches tandis que les formes verticales des peupliers, des poteries étroites, des rameaux élancés du romarin ou des lavandes prennent du recul.
En associant les deux silhouettes, la perspective s’en trouve renforcée si bien que l’espace semble plus grand.
Stipa tenuifolia
Les formes plumeuses du cheveu d’ange adoucissent le passage des formes raides dressées aux formes en boules des galets ou des buis. Les santolines argentées ajoutent une touche également plus naturelle avec leur port buissonnant irrégulier et tapissant.
Texte et photos Eva Deuffic
Pour aller plus loin :
