Découvrir un serpent dans son jardin, lové sous un tas de pierres, c’est possible. Une fois la surprise dépassée (voire la frayeur pour une grande partie de la population !), l’essentiel est d’identifier ce serpent. Si c’est une couleuvre, pas de crainte à avoir, elle est inoffensive et peut même s’avérer très utile au jardin. Si c’est une vipère, la vigilance s’impose, car elle est potentiellement dangereuse. Mais finalement, les morsures restent rares, la vipère étant très peureuse.
Pour autant, trouver une vipère dans son jardin impose quelques précautions…
Si vous vous retrouvez face à un serpent, il est essentiel de distinguer la vipère de la couleuvre. Si le dit serpent vous en laisse le temps !
Une couleuvre a une pupille ronde (comme nous !), un museau relativement rond, et peu d’écailles sur la tête mais de grande taille.
À la différence des couleuvres, les vipères ont :
En revanche, les critères de la longueur (même si la vipère dépasse rarement 80 cm de longueur) et de la forme triangulaire de la tête de la vipère peuvent prêter à confusion. Les couleuvres sont capables de « changer de tête » pour impressionner leur adversaire du moment !
Enfin, une différence de taille existe entre la vipère et la couleuvre : les crochets à venins ! Les vipères en possèdent alors que la couleuvre n’en a pas (ou alors ils sont situés au fond de la mâchoire donc inoffensifs). La vipère tue ses proies grâce à ce venin, tandis que les couleuvres les étouffent ou les avalent vivantes.
Enfin, les vipères vivent plutôt dans les milieux secs, dans les zones rocailleuses pour qu’elles puissent profiter du soleil, alors que les couleuvres affectionnent plus les zones humides.
Vipère ou couleuvre, il est important de noter qu’en France, les serpents sont des espèces protégées. Il est donc totalement interdit de les capturer, de les blesser ou de les tuer volontairement.
Quatre espèces de vipères se rencontrent couramment en France, suivant les régions. La plus courante étant la vipère aspic, présente pratiquement partout en France, sauf peut-être dans le nord du territoire. Toutes appartiennent à la famille des Vipéridés :
En sortie d’hibernation, les vipères se mettent en quête de partenaires. L’accouplement intervient donc entre avril et mai. La vipère étant vivipare, la femelle (qui ne se reproduit pas toutes les années) porte et met au monde ses vipéreaux, dotés de venin dès la naissance. Une vipère bénéficie d’une espérance de vie de l’ordre de 25 à 30 ans.
Elle apprécie les bords des sous-bois ou les taillis exposés au sud, ou encore les zones de rocailles. Un mur de pierres peut aussi constituer un spot agréable pour la vipère.
Elle se nourrit essentiellement de campagnols, également appelés rats taupiers, de mulots et souris (d’où son intérêt dans le jardin), mais aussi de lézards, de batraciens, d’oiseaux...
Dès les premiers beaux jours du printemps et durant tout l’été, croiser une vipère dans son jardin est tout à fait probable. Pour autant, les risques d’être mordu sont rarissimes. En effet, par définition peureuse, la vipère vous sentira arriver et risque de fuir avant que vous ne tombiez nez à nez avec elle. Bien que sourde, elle est en effet sensible aux vibrations. En aucun cas, elle ne vous attaquera gratuitement, d’autant que les hommes ne sont pas inscrits à son régime alimentaire. Pour autant, si vous en apercevez une, restez calme et ne la menacez pas. Et restez à une distance convenable de 1,50 m. Elle devrait fuir d’elle-même.
Toutefois, une vipère peut mordre si elle sent une menace, par exemple si, par inadvertance, vous lui marchez dessus. En général, elle a tendance à se replier sur elle-même avant de bondir. Si tel est le cas, rebroussez chemin. Mais c’est une attitude très rare.
Si une vipère vous a mordu, voici l’attitude à adopter :
Et surtout ne pas poser de garrot ou aspirer le venin.
©Holm94, ©Ferenc, ©vincentpremel
Bravo à l’auteur de cet article sur la gestion d’une rencontre avec une vipère dans mon jardin ! J’ai été impressionné par les conseils pratiques et les recommandations de sécurité fournies. Les informations sur l’identification des vipères et les mesures à prendre pour éviter les morsures étaient très claires. Un excellent guide pour sensibiliser les jardiniers à la cohabitation avec la faune locale.