Derrière son air de petite peluche inoffensive, le campagnol peut faire de sérieux ravages au potager, dans les massifs et même dans les vergers. Ce rongeur fouisseur s’attaque aux racines, aux bulbes et aux jeunes plantations, provoquant parfois des dégâts importants en un temps record. Pour les jardiniers, apprendre à repérer, prévenir et limiter les invasions de campagnols est essentiel. Voici comment agir de manière efficace et, autant que possible, respectueuse de l’environnement.
Au premier abord, (si vous avez la (mal)chance d’en voir un !), le campagnol est plutôt mignon (évidemment pour qui aime les rongeurs du genre souris et mulot !). Arvicola terrestris de son petit nom latin, ce rongeur de la famille de Cricetidées possède un corps rond et trapu recouvert d’un pelage brun roux et une longue queue. Ses yeux noirs sont également ronds, tout comme son museau. Avec un poids d’environ 300 g et une taille de 12 à 20 cm, le rat taupier ne se remarque guère. D’autant qu’il est vit terré dans ses galeries, ne sortant que la nuit. Et encore c’est très exceptionnel !
Doté de pattes antérieures avec 4 doigts et de pattes postérieures à 5 orteils, le campagnol terrestre est un animal fouisseur au régime alimentaire herbivore. À la différence, rappelons-le, de la musaraigne qui se nourrit essentiellement d’insectes, de chenilles, de cloportes… Le rat taupier aime s’installer dans les champs et les prairies, les vergers et les potagers où il sait trouver sa nourriture. Les campagnols se délectent de racines charnues des légumineuses, des légumes-racines (betteraves, carottes, pommes de terre, céleris…), des bulbes (tulipes, narcisses…) et rhizomes, des pissenlits, du trèfle, de la luzerne…mais aussi des racines des arbres fruitiers.
C’est un petit animal grégaire qui vit en famille. Et les familles sont plutôt nombreuses. Matures sexuellement à 2 mois, les rats taupiers se repoduisent tous les mois, de mars à octobre. La gestation dure 22 jours et l’allaitement 21 jours. Ainsi, un couple qui se forme en mars peut engendrer jusqu’à plus de 100 individus en automne….
Pour comprendre l’ampleur des dégâts causés par une invasion de rats taupiers, sachez que ce rongeur mange l’équivalent de son poids chaque jour du printemps à l’automne, saison à laquelle il redouble d’efforts pour constituer des réserves pour l’hiver ! En revanche, il ne boit jamais.
Lorsqu’ils s’installent dans une parcelle, les rats taupiers commencent parfois à utiliser les galeries des taupes. Ensuite, ils creusent les leurs, en repoussant la terre à la surface sous forme d’un tumulus doté d’un dôme plutôt arrondi, différent de la taupinière, plus pyramidale et formée d’une terre grossière. La terre des tumuli y est fine et souvent chargée de petits débris végétaux. De par la multiplication de ces tumuli, votre terrain se transforme vite en champ de mines. Sans oublier les dégâts occasionnés sur vos cultures et les vergers. Et le rat taupier a l’appétit plutôt aiguisé ! Lorsqu’il s’attaque aux fruitiers, les arbres s’affaiblissent sans que vous vous en rendiez réellement compte.
Si votre terrain jouxte un cours d’eau, la multiplication des galeries peut engendrer des problèmes de stabilité. Enfin, n’oublions pas que les rongeurs sont vecteurs de maladies (rage, listériose, leptospirose, l’échinococcose alvéolaire…)
Le campagnol (notamment le campagnol terrestre ou rat taupier) vit sous terre et creuse un réseau impressionnant de galeries. Il est souvent confondu avec la taupe, mais les dégâts ne sont pas du tout les mêmes :
Il existe différents moyens pour faire fuir ou éradiquer une population de rats taupiers, des plus naturels au plus radicaux :
Les campagnols ont de nombreux prédateurs parmi lesquels quelques-uns sont naturels. À commencer par votre chat (si c’est un bon chasseur nocturne !). Venus du ciel, les rapaces diurnes comme les buses ou nocturnes tels que les chouettes et hiboux sont assez efficaces. Au sol, on compte comme prédateurs des rats taupiers le renard, mais aussi les mustélidés comme l’hermine, la belette, la fouine, la martre…Évidemment, si vous avez des poules, on ne vous encourage pas à attirer ces derniers prédateurs. En revanche, les rapaces nocturnes sont les bienvenus.
Si vous avez de grands arbres dans votre parcelle, n’hésitez pas à poser des nichoirs pour les chouettes ou les hiboux, ou des perchoirs assez hauts d’au moins 3 m. Enfin, conservez les haies libres et champêtres au maximum, installer des murets ou des tas de pierres, les arbres isolés même morts qui pourront servir de site de nidification s’ils sont dotés de cavités
Certaines plantes sont réputées pour déranger les campagnols :
©MikeLane45