Incontournable de nos parcs et jardins, à la campagne comme en ville, le merle noir (Turdus merula) est un oiseau sédentaire, facile à reconnaître. Il séduit par son chant au printemps, ou encore après l’averse, mais peut importuner les jardiniers lorsqu’il part à la recherche de sa pitance.
Oiseau de la famille des Turdidés (comme la grive), le merle noir se reconnaît très facilement : plumage noir lustré, bec jaune orangé et grands yeux cerclés de jaune.
La femelle est nettement moins visible puisqu’elle arbore un plumage brun foncé. Pour autant, comme ce sont des oiseaux monogames, Monsieur et Madame Merle ne sont jamais loin l’un de l’autre.
S’il y a quelques décennies encore, le merle noir ne fréquentait que les forêts. Aujourd’hui, il s’est largement rapproché de l’homme, tant en milieu rural que citadin. Quiconque a une pelouse a forcément son petit couple de merles noirs à demeure.
Quant à son chant, il est reconnaissable entre tous, surtout en période de parade nuptiale, le matin au lever du jour et le soir. Le merle a un chant très mélodieux et puissant, ponctué de notes claires, de sifflements et de trilles. Ses cris se font stridents en cas de danger.
Le merle est partout, du moment qu’il dispose à proximité d’un couvert végétal pour se réfugier. Il vit donc dans les parcs et les jardins, dans les zones boisées ou cultivées, près des vergers.
Il s’approche aussi très facilement des habitations et fréquente assidûment les gazons, surtout après la pluie (pour dénicher quelques vers de terre qui remontent à la surface). C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il passe souvent sous les dents des chats domestiques, mais aussi des renards et même des corvidés.
Sédentaire, le merle noir s’observe tout au long de l’année. C’est un oiseau relativement territorial qui n’hésite pas à se battre pour défendre son espace.
Le nid est souvent construit dans des haies d’arbustes, à faible hauteur (d’où leur vulnérabilité face aux chats). La femelle utilise de la mousse, prélevée dans la pelouse, des herbes sèches, de la boue. Ensuite, elle pond 3 à 4 œufs par couvée, à raison de 2 à 3 couvées par an.
Le merle se nourrit au sol d’insectes, de vers de terre, d’escargots et de limaces, d’araignées, surtout pendant la période de nourrissage des oisillons…Il apprécie aussi les baies des arbustes, comme le pyracantha, le cotonéaster, le sureau noir, l’if, l’églantier, l’aubépine…
De même, il n’a aucun scrupule à s’attaquer aux fruits bien mûrs encore sur l’arbre. Il peut également se nourrir de graines. Autant dire qu’ils ne sont pas toujours les bienvenus au jardin…
Effectivement, les merles sont parfois redoutés des jardiniers un brin maniaques. En effet, ils ont une certaine propension à gratter le paillis végétal, les feuilles mortes utilisées comme protection hivernale, les massifs fraîchement désherbés…mais aussi le gazon tout juste tondu, à la recherche de quelque chose à se mettre sous le bec. Sans oublier les semis…
Le merle peut aussi faire la razzia sur vos récoltes de fraises bien mûres, de cassis, de framboises…se régaler de cerises et de raisin. Bref, chacun est maître en son jardin et peut décider de les faire fuir avec des filets posés sur les semis, des leurres visuels ou sonores…
D’autres jardiniers apprécient leur présence dans le jardin en tant que mangeurs de gastéropodes. Si vous voulez faire plaisir aux merles en hiver, offrez-leur des pommes ou poires, coupées en deux et posées au sol. Ils en raffolent. En revanche, les merles fréquentent peu les mangeoires, sauf peut-être si vous y posez des boules de graisses garnies de raisins secs.
Si votre jardin est entouré de haies libres, plantées d’arbustes à baies, vous devriez être réveillé par le chant du merle le matin.
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