Devenue très commune dans nos campagnes et nos villes, la tourterelle turque (Streptopelia decaocto) se veut très fidèle. Elle vit en couple et peut produire jusqu’à 6 couvées par an, insensible qu’elle semble être au changement de saison. Certains l’adorent et la chérissent, d’autres jardiniers la trouvent un brin envahissantes.
On pourrait confondre la tourterelle turque avec le pigeon ramier. Tous deux appartiennent à la famille des Columbidés. Pourtant, elle présente une silhouette plus élégante et plus fine, un plumage gris-beige chamois, légèrement nuancé de reflets roses, et une longue queue. On la reconnaît également à la petite zone noire sur son cou, qui ferait penser au croissant turc. De là viendrait peut-être son nom. À moins que son nom ne rappelle la Turquie, le pays d’où elle serait partie pour coloniser toute l’Europe. La tourterelle turque est d’ailleurs arrivée en France assez récemment puisque les premiers sujets ont été aperçus en 1950.
Depuis, elle s’y est largement installée et s’y est sédentarisée, dans les campagnes et les villes (sauf en montagne). On entend d’ailleurs très régulièrement son chant très régulier, presque monotone, fait de « kou-kou ». À noter que la tourterelle turque ne roucoule pas mais gémit.
En arrivant en Europe, la tourterelle turque a changé de comportement pour devenir anthropophile. Elle a su tirer parti des activités humaines. Ainsi, sa présence est souvent liée à l’existence d’un habitat (ferme, maison avec un poulailler ou un jardin, places publiques ou parcs urbains dans les villes…) où elle sait trouver sa nourriture.
Oiseau relativement sympathique et moyennement farouche, la tourterelle évolue le plus souvent en couple. Mâle et femelle sont très fidèles et passent de longues heures à se bécoter, perchés sur les fils électriques, les antennes, sur une branche… Les tourterelles turques sont sédentaires et plutôt grégaires, surtout en hiver.
Elles établissent leur nid en plateforme dans un arbre ou un arbuste au feuillage dense. Le nid est à l’image de celui des Columbidés, fait sommairement de branches entremêlées. Très prolifique, les tourterelles turques peuvent pondre de mars à octobre-novembre. Il est donc fort probable que les femelles puissent produire jusqu’à cinq ou six couvées par saison. Il y a toujours deux œufs par couvée.
Les deux parents s’occupent des œufs et des oisillons qu’ils nourrissent au lait de pigeon, une bouillie de graines qu’ils régurgitent.
La tourterelle turque est essentiellement granivore. Posée au sol, elle se nourrit de graines (blé, chanvre, lin, avoine, sarrasin, millet, seigle, maïs, moutarde et graminées…) qu’elle va glaner dans les champs, dans les silos, ou les poulaillers. Il peut lui arriver de fréquenter les mangeoires mais elle préfère glaner les restes tombés au sol.
En ville, dans les parcs urbains ou les jardins, elle se nourrit aussi de baies, de bourgeons, de fleurs...ou encore de miettes ou de débris de table. Quelques invertébrés (mollusques, gastéropodes, chenilles…)peuvent rentrer dans son menu mais assez rarement.
Un jardinier vous dirait que la tourterelle turque est nuisible car il n’est pas rare qu’elle décime ses semis de graines de fleurs ou de légumes. Ou encore les pelouses fraîchement semées. Tout comme l’heureux propriétaire de poules qui déploie des trésors d’imagination pour chasser les tourterelles (et les moineaux !) de son poulailler. Pour autant, c’est un oiseau plutôt sympathique dont le chant ponctue nos campagnes.
La tourterelle est un oiseau chassable très répandue en France, inféodée à l’habitat humain. La mortalité infantile est toutefois assez importante puisque la tourterelle compte quelques ennemis comme la pie, les corbeaux, ou encore l’épervier.
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