Les cantharides sont des coléoptères qui ont un rôle non négligeable au jardin dans la lutte contre les ravageurs. Les adultes et les larves sont d’insatiables prédateurs de pucerons, chenilles et autres insectes nuisibles. Les cantharides peuvent aussi participer à la pollinisation. Autant dire qu’elles sont bien utiles au jardinier ! Sauf la cantharide officinale (Lytta vesicatoria) !
La cantharide, également désignée par le terme téléphore, est littéralement une famille de coléoptères qui regroupe plusieurs espèces. Toutes disposent d’un corps mou, plutôt plat et tout en longueur. Les élytres sont également mous et luisants. Toutes sont dotées d’antennes. Elles mesurent entre 1 et 2 cm.
Les différentes espèces se caractérisent surtout par les reflets métalliques différemment colorés de jaune doré, de brun, de noir ou de vert qui habillent leurs élytres. Quant aux larves, très résistantes au froid, elles sont plutôt de couleur noire ou grise d’aspect satiné.
Il existe différentes espèces de cantharides, certaines plus présentes que d’autres :
Les cantharides évoluent dans les buissons, dans les prés et prairies, en lisières de bois ou clairières, dans les jardins, dans les vergers, sur tous les types de végétation. Elles ont souvent une prédilection pour les Apiacées (ex-ombellifères) dont les surfaces de fleurs sont suffisamment importantes pour les accueillir à l’atterrissage, les cantharides n’étant pas très habiles dans les airs.
Les cantharides sont de solides auxiliaires pour les jardiniers en matière de lutte biologique contre les ravageurs. Tant les adultes que les larves ! En effet, les cantharides sont des prédateurs généralistes. Les adultes vont se délecter de pucerons et de de chenilles. Les entomologistes estiment même que les cantharides consomment plus de de pucerons que leurs autres ennemis connus à savoir les coccinelles, les syrphes et les chrysopes.
Occasionnellement, les adultes peuvent aussi prélever du pollen et du nectar sur les fleurs, participant indirectement à la pollinisation.
Quant aux larves, leur appétit est encore plus aiguisé ! Comme elles vivent au sol, elles se nourrissent de limaces et d’escargots, de larves d’insectes terricoles ou de diptères, d’œufs d’escargots ou de sauterelles, de chenilles, de vers de terre...
À l’inverse de ses compatriotes, la cantharide officinale (Lytta vesicatoria) est plus à craindre. En effet, elle a un tout autre régime alimentaire : elle se nourrit exclusivement de feuilles de frênes, de lilas, de sureaux, de troènes, de seringats…Comme les cantharides vivent généralement en colonies, les dégâts sur le feuillage de ces arbres et arbustes peuvent être considérables. La seule solution pour s’en débarrasser réside dans le prélèvement manuel. En revanche, les cantharides officinales se défendent en dégageant une odeur très désagréable.
Quant aux larves, elles ont une tout autre alimentation. Les femelles pondent les œufs au plus près des nids d‘abeilles solitaires. Les larves se nourrissent des œufs, mais aussi des stocks de pollen et de nectar.
Quant à leur nom de cantharide officinale, elles le tiennent d’une ancestrale pratique et croyance. Ces coléoptères étaient séchés et réduits en poudre, puis utilisés comme remède aux propriétés soi-disant aphrodisiaques.
De par leur rôle dans la lutte contre les nuisibles, il est intéressant d’abriter des cantharides dans son jardin. Quelques gestes sont envisageables pour les attirer :
Pour aller plus loin :
©Bette.ya.ru ©Imagebrokermi ©Alan64 ©Hydrobiolog