Son vol au dessus des habitations ne passe pas inaperçu. En effet, l’épervier d’Europe est un petit rapace chasseur de passereaux qui se rencontre souvent aux lisières de bois et dans les clairières. Mais il n’est pas rare qu’il s’aventure près des habitations, surtout au cœur de l’hiver, près des mangeoires.
Membre de la famille des Accipitridés qui se compose de rapaces diurnes comme les aigles, les autours, les busards, les buses, les vautours…, l’épervier d’Europe (Accipiter nisus) est le plus petit de tous. Cet oiseau de proie, très courant dans nos contrées, se montre plutôt discret. Pour autant, il reste facile à observer lorsqu’il plane dans le ciel à la recherche de nourriture. Long de 30 à 40 cm, avec une envergure de 60 à 75 cm, l’épervier d’Europe se reconnaît à son plumage gris ardoisé sur le dessus, et blanc barré de roux sur les dessous. Sa tête est gris bleu, constellé de roux sur les joues et de blanc sur la gorge. Son bec est croché, ses yeux et ses pattes jaunes. La femelle offre un plumage plus terne, gris teinté de brunâtre avec les parties inférieures blanches barrées de gris.
Plutôt sédentaire, ce rapace est très visible autour des cols entre octobre et novembre. Son vol bas, ponctué de séries de battements d’ailes et de glissés, permet de le distinguer assez facilement. Tout comme son plumage barré de blanc. Souvent silencieux en hiver, on peut entendre ses cris au moment de la reproduction.
Longtemps menacé par l’usage des pesticides, la chasse et la fauconnerie, l’épervier d’Europe n’est plus aujourd’hui une espèce menacée.
Les éperviers d’Europe apprécient les milieux boisés et semi-boisés de conifères et de feuillus, les zones agricoles entourées de haies, les bocages, les talus boisés… Il a une prédilection pour les zones colinéaires autour de 1000 m d’altitude. En hiver, il se rapproche des hameaux et des milieux d’habitations semi-urbains, voire, depuis quelques années, des parcs urbains où il trouvera ses proies. Ce rapace établit son nid dans des zones arborées, souvent dans des conifères, près de clairières.
Le nid, constitué de rameaux morts de bois, est construit à la fourche d’un arbre. Le couple, souvent constitué pour plusieurs saisons, garnit ce nid d’aiguilles ou d’écorces de pin et de quelques rares plumes. La nidification s’étire de début mai à juin. La femelle pond de 4 à 6 œufs, de façon échelonnée tous les 2 jours. C’est pourquoi l’incubation peut aller jusqu’à une quarantaine de jours. Une fois nés, les bébés restent au nid pendant 25 à 30 jours, avant de prendre leur envol.
Amis des oiseaux de nos jardins, ce paragraphe risque de vous attrister. En effet, l’épervier d’Europe se nourrit essentiellement de passereaux. Pendant sa période de nidification, les oiseaux du jardin constituent près de 97 % des proies capturées. Le mâle, plus petit que la femelle, se délecte des passereaux de petite taille comme les mésanges, les rouges-gorges, les pinsons des arbres, les moineaux domestiques, les hirondelles…La femelle préfère des proies plus grosses comme les turdidés (merles noirs et grives musiciennes) mais aussi les pigeons ramiers, les étourneaux ou les tourterelles turques. En hiver, en appoint, les éperviers d’Europe peuvent aussi capturer de petits rongeurs.
De par leur régime alimentaire, les éperviers d’Europe se rapprochent facilement des habitations et des jardins, dotés de mangeoires en hiver. Son territoire de chasse, de 6 à 10 km², varie suivant les saisons. Il chasse en volant à basse altitude avant de fondre sur sa proie, ou éventuellement à l’affût sur un arbre.
Lorsqu’il a attrapé sa proie, il la presse avec ses serres au sol, avant de lui arracher les plumes et déchirer la chair. Ensuite, il l’emporte pour la consommer ou la donner aux jeunes. Certes, c’est une mort tragique pour la proie mais dans l’ordre des choses dans la chaîne alimentaire.
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